La Cour suprême des États-Unis, à majorité conservatrice, a levé, ce mardi 6 mai, la suspension d’un décret de Donald Trump interdisant l’enrôlement des personnes transgenres dans les forces armées. Par six voix contre trois — avec l’opposition des juges progressistes — la haute juridiction a annulé les décisions de deux tribunaux fédéraux, permettant ainsi à l’administration Trump de mettre en application cette directive en attendant une décision sur le fond par une cour d’appel.
Le décret signé en janvier interdit non seulement le recrutement de soldats transgenres, mais prévoit aussi leur exclusion, sauf exception.
Pour justifier cette mesure, l’administration Trump avance la nécessité de maintenir la « cohésion des unités » et d’assurer l’efficacité des forces armées, des arguments qui sont vivement contestés par de nombreux experts militaires et organisations de défense des droits humains.
Lors de son premier mandat, Donald Trump avait déjà tenté de mettre en place une interdiction similaire, avant que son successeur Joe Biden n’annule cette décision en 2021, rétablissant ainsi le droit pour les personnes transgenres de servir dans l’armée, sur la base de l’égalité des droits.
Aujourd’hui, environ 15 000 personnes transgenres servent dans l’armée américaine, qui compte plus de deux millions de militaires, selon différentes estimations. Nombre d’entre elles craignent désormais de perdre leur poste en raison de leur identité de genre.
Bien que des recours juridiques soient toujours en cours, la décision de la Cour suprême marque une étape importante dans la bataille sur le droit des personnes transgenres à servir sous les drapeaux. Pour les défenseurs des droits humains, elle incarne un recul inquiétant de la reconnaissance des identités trans aux États-Unis. La haute juridiction pourrait néanmoins se saisir à nouveau du dossier et rendre un jugement définitif.