« Dites, les Manif pour tous, mais vous subissez QUOI en vrai ? », Aurélien Beaucamp, Président de AIDES

Deux ans après l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe« la punition divine ne s’est pas abattue sur la France : toute la poussière du sol ne s’est pas changée en moustiques et les sauterelles n’ont pas non plus recouvert la surface de la terre. »

Bref, même si on hésite à dire que « ça va mieux », écrit sur l’Humanité, Aurélien Beaucamp, Président de AIDES, « la société française n’a pas particulièrement pâti des nouveaux droits accordés aux couples de même sexe par la loi Taubira. »

Un constat que ne semble pas partager toutefois « les apôtres de la Manif pour tous », puisqu’ils ont annoncé leur grand retour sur les pavés parisiens ce dimanche 16 octobre, « parce que ça suffit vous voyez : “ils ne veulent plus subir” ».

« Alors, on a bien compris la stratégie qui consiste à se dire que taper sur les gouines, les trans et les pédés c’est un peu restrictif et que du coup, pour survivre, il faut sans doute élargir le débat façon Tea Party (chouette…) », néanmoins, une question persiste, confie Aurélien Beaucamp : « Dites, les Manif pour tous, mais vous subissez QUOI en vrai ? ».

  • Vous subissez des discriminations dues à votre genre ou votre orientation sexuelle dans votre quotidien ?          spoiler : NON
  • Vous subissez des violences physiques et des agressions dues à votre genre ou votre orientation sexuelle dans votre quotidien ?                  spoiler : NON
  • Vous subissez des inégalités d’accès aux droits et aux soins qui mettent votre santé en danger ?          spoiler : NON
  • Vous subissez le racisme et l’exclusion ?        spoiler : NON

« Alors que nous, nous subissons depuis bien trop longtemps vos idées moyenâgeuses et vos sweatshirts ringards, vos drapeaux débiles, votre homophobie et votre patriarcat, vos fantasmes sur une théorie du genre qui n’existe pas et votre haine contre nos amours.
Et si vous rangiez tout ça dans l’armoire de grand-maman ? Et si vous alliez à la pêche plutôt ? C’est bien la pêche. Si vous ne le faites pas pour nous, faites-le pour vos enfants : eux aussi ils vous subissent. Combien de jeunes lesbiennes et de jeunes gays obligés de marcher à vos côtés en écoutant vos slogans stupides et en reniant ce qu’ils sont ? Nous, vous ne nous aurez pas, mais elles-eux sont en première ligne. Et franchement on les plaint.

Pendant ce temps, nous vivons, nous formons des familles, nous nous aimons, tout ça malgré vous et nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin.
Nous sommes des gouines, des pédés, des bis, des trans, nous sommes leurs amiEs, leurs amantEs, leurs parents et nous en sommes fierEs. »