Deux hommes âgés de 19 et 20 ans ont été condamnés par le tribunal judiciaire pour avoir violemment agressé un homme homosexuel, attiré dans un guet-apens à Étaples, via un faux rendez-vous fixé sur l’application Snapchat.
La victime, pensant rencontrer un partenaire pour une relation intime, s’était rendue à l’aube sur le lieu du rendez-vous. À son arrivée, elle a été attaquée par deux individus cagoulés et fortement alcoolisés, qui l’ont rouée de coups avant de lui dérober son téléphone.
Les agresseurs, originaires de Rang-du-Fliers, ont été rapidement identifiés, interpellés et placés en garde à vue. À l’audience, ils ont reconnu les faits et déclaré avoir voulu « corriger » la victime « de son orientation sexuelle », précise La Voix du Nord.
Le tribunal a condamné le plus jeune à 18 mois de prison, dont 8 mois ferme, aménageables sous le contrôle du juge d’application des peines, avec un sursis probatoire de 10 mois incluant des obligations de soins et de travail. Le second a été condamné à 18 mois de prison avec sursis. Tous deux ont interdiction d’entrer en contact avec la victime ou de se rendre à son domicile. Leurs téléphones portables ont été confisqués et ils se voient interdire le port d’arme pour une durée de deux ans.
La victime, blessée au visage et au cou, s’est vu prescrire une journée d’incapacité totale de travail (ITT), selon un certificat médical.
Si les peines prononcées peuvent sembler modérées au regard de la gravité des faits, elles s’inscrivent dans un contexte judiciaire encore hésitant à qualifier systématiquement ce type d’agression de « haine homophobe ». Et les associations comme STOP homophobie qui accompagnent les victimes se heurtent régulièrement à des obstacles pour être reconnues comme parties civiles, malgré leur rôle essentiel dans le soutien juridique et psychologique.
