Entretien. Roger Karoutchi (les Républicains) : “Difficile pour un homme de droite d’annoncer son homosexualité”

En janvier 2009, Roger Karoutchi, ancien ministre des relations avec le parlement sous François Fillon, déclarait à l’AFP : “Je le dis de manière naturelle. J’ai un compagnon et je suis heureux avec lui. Comme je suis heureux, je ne vois pas pourquoi il faudrait que je cache mon homosexualité”. Il devenait ainsi le premier responsable politique de droite à rendre public son homosexualité. Depuis, sénateur chez les Républicains, ce mercredi sur France Info, Roger Karoutchi est revenu sur cette révélation qui l’a plutôt “desservi” !

Lorsque le journaliste lui rappelle ses déclarations, il explique : “Ce n’est pas mon tempérament, je déteste le côté communautariste, quel qu’il soit d’ailleurs. Mais il y avait une campagne des primaires, c’était un peu particulier, et j’étais candidat. Je commençais à lire des horreurs sur mon compte”. Mais, “contrairement à ce que ‘Libé’ ou d’autres ont affirmé, ça m’a beaucoup desservi politiquement. Dans un parti de droite, en plus il y a six sept ans, ce n’est pas évident de dire des choses comme ça. Peut-être qu’à gauche, c’était plus facile ou plus fréquent. Pas à droite”.

Il raconte s’être marié avec une femme à cause de nombreuses questions sur son célibat au sein de son parti mais reconnait que Nicolas Sarkozy, dont il est proche, l’invitait avec son compagnon quand il était à l’Elysée, de même que François Fillon, quand il était à Matignon.

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Lors du débat sur la loi pour le mariage pour tous certains élus de droite avaient tenu des propos “limites”. Comme Jean-François Copé qui avait lors d’un discours expliqué ceci à l’Assemblée nationale : “Le mariage tel qu’il existe aujourd’hui est déjà un mariage pour tous, simplement on ne peut pas se marier avec n’importe qui. On ne peut pas se marier avec son père, sa mère, ses frères, ses sœurs… Pas davantage avec une femme ou un homme déjà marié, avec un mineur, et pas avec une personne du même sexe”. Ce rapprochement entre homosexualité et inceste avait beaucoup choqué à l’époque. Ou encore François Lebel, à l’époque maire du 8e arrondissement de Paris, qui voyait dans le mariage homosexuel une porte ouverte à la pédophilie et à l’inceste. Très peu à droite s’étaient détachés de ces comparaisons douteuses.

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avec Chloé Buron