Vidéo. Un court-métrage pour dénoncer l’interdiction du don de sang faite aux homosexuels

Si le Président Hollande, alors candidat, avait annoncé qu’il mettrait “fin à l’exclusion”, malgré des dizaines d’années de combat des associations sanitaires et LGBT, la loi n’a toujours pas été modifiée. Idem en Belgique où la question reste également un sujet sensible.

En décembre 2012, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait définitivement écarté cette possibilité : “Je ne peux lever l’interdiction qui existe que si on me donne une garantie absolue que cela n’apportera pas davantage de risques pour ceux qui seront transfusés. Aujourd’hui, je ne peux pas lever cette interdiction”.

Et, c’est pour dénoncer cette loi discriminatoire vis-à-vis de la communauté homosexuelle et préjudiciable pour toutes les personnes nécessitant des transfusions que le comédien et réalisateur Jérémy Lorca a produit ce court-métrage militant, sans aucun dialogue sinon une bande son “intuitive”.

“Don du sang pour tous : Next Step ?”, c’est l’histoire d’une famille, de deux hommes en couple, parents d’une petite fille. C’est un partenaire de vie, victime d’un accident qui finit aux urgences. C’est le quotidien d’un médecin, contraint d’exclure tout prélèvement, quand bien même… parce que le donneur est “homosexuels”. Ce sont des événements et des conséquences dramatiques…

Décrétée en 1983 par le ministère de la Santé de l’époque, pour se prémunir contre l’épidémie de Sida qui surgit alors partout dans le monde et frappe particulièrement la communauté gay, la situation a depuis bien changé et “coucher avec une personne de son sexe” ne signifie pas prendre un risque accru de contracter le VIH, comme s’échinent à le croire nos politiques.

Un amalgame clairement homophobe, d’ailleurs condamné par l’Union européenne l’été dernier : “En excluant définitivement chaque homme qui a eu, ou a des rapports sexuels avec un autre homme du don du sang, la législation française provoque une évidente discrimination indirecte basée sur le genre (hommes) et l’orientation sexuelle (homosexualité et bisexualité)”, déclarait alors l’avocat général du Tribunal de justice de l’Union européenne, Paolo Mengozzi. “Le critère retenu par la France est ainsi formulé d’une manière trop large et trop générique. Les États-membres “peuvent maintenir ou établir des mesures de protection plus strictes que celles édictées dans la directive”, mais leur liberté “s’arrête dès que le respect (…) des droits et libertés fondamentaux est menacé”, ajoutait-il.

La France et sa voisine la Belgique font partie des quelques pays occidentaux de l’UE à pratiquer cette discrimination, à l’heure où les donneurs sont pourtant en nombre insuffisant. A titre de comparaison, en Grande-Bretagne les homosexuels sont autorisés à donner leur sang depuis novembre 2011, à condition cependant d’avoir observé une année d’abstinence sexuelle. Et en Espagne comme au Portugal, les dons sont autorisés depuis plusieurs années et sans distinction par rapport aux hétérosexuels.

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avec ragap.fr