Une première Marche des Fiertés au Malawi où l’homosexualité reste illégale

Bravant les risques, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées samedi 26 juin dans les rues de Lilongwe, la capitale du Malawi, pour la première Marche des fiertés LGBT+ organisée dans ce pays du sud-est africain où l’homosexualité est punie 14 ans de prison pour les hommes et cinq pour les femmes. La plupart des manifestants étaient d’ailleurs masqués et beaucoup d’entre-eux ont témoigné des persécutions endurées.

« Nous sommes Malawiens mais totalement exclus, invisibles, sans droit », a expliqué Eric Sambisa, qui dirige la Nyasa Rainbow Alliance, organisatrice de l’événement. Humiliations, discrimination, chantage, représailles de la police comme de nos familles, « nous vivons constamment dans la crainte. Nous aurions pu même être arrêtés lors du défilé ».

Depuis 2012, les gouvernements successifs se sont pourtant engagés à réformer la législation, avec l’adoption d’un moratoire pour déjà prévenir les poursuites judiciaires. Un référendum sur une éventuelle légalisation de l’homosexualité a également été évoqué. Question qui ne devrait pas néanmoins relever d’une consultation publique, insiste sur le Guardian Martha Chijozi, membre de la Commission des droits de l’homme du Malawi. « Les préjugés sur la communauté LGBT+ sont ancrés. Difficile donc de dépendre d’un référendum, d’où l’importance de nos actions de sensibilisation. »

En fin de parcours, les organisateurs ont remis une pétition aux autorités municipales, adressée au président, appelant le gouvernement à abroger la loi pénalisant les relations entre personnes du même sexe, un meilleur accès au soins de santé, ainsi qu’au logement, et au respect de l’égalité devant le mariage.