« Thérapies corporelles » visant à « guérir » les homosexuels : L’Église sanctionne le Père Tony Anatrella soupçonné d’abus sexuels

« Sur la base de l’ensemble des informations recueillies », notamment au cours de l’enquête préliminaire engagée en octobre 2017, et dont les conclusions lui avaient été remises mi mai 2018, Mgr Aupetit, l’archevêque de Paris, a pris des sanctions à l’encontre de Mgr Tony Anatrella, prêtre et thérapeute de 77 ans, accusé d’abus sexuels, rapporte le quotidien La Croix.

Il est interdit de ministère, de confession, de toute activité thérapeutique et de toute intervention publique. Plus « aucun ministère sacerdotal ne lui serait plus confié » et Mgr Michel Aupetit lui a aussi « demandé de ne pas entendre la confession des fidèles, de renoncer à la pratique de la direction ou de l’accompagnement spirituels et également de renoncer à toute intervention publique sans son accord ». Mgr Anatrella doit également cesser « toute activité thérapeutique », ce que lui avait déjà demandé le cardinal André Vingt-Trois.

La justice civile avait classé l’affaire sans suite en 2007 : dans deux cas, les faits étaient prescrits et pour le troisième, le parquet de Paris avait considéré « qu’il n’y avait pas d’éléments constitutifs d’une infraction »). Mgr Anatrella avait, en retour, déposé plainte pour dénonciation calomnieuse et diffamation, arguant d’« un règlement de comptes » contre l’homme d’Église le plus engagé contre l’homosexualité.

Mais de nouvelles victimes présumées ont relancé l’affaire en 2016. « Je suis satisfait, c’est une décision courageuse et, pour nous, c’est l’aboutissement de plusieurs années très compliquées », a d’ailleurs réagi l’un des plaignants sollicité par La Croix. Il regrette toutefois l’absence notamment de « réparation pour les victimes », qui demandaient « symboliquement » le remboursement des années de thérapie (autour de 50 000 euros pour l’ensemble des accusateurs).