Solidarité : Une « Journée Mondiale sans Télé » pour militer en faveur de l’égalité dans l’espace public

Agacé.es de ces discours sexistes, racistes, homophobes, élitistes, en bref réactionnaires, y compris dans les programmes d’informations ? L’association Rue’L appelle à la première Journée Mondiale sans Télévision ce 30 novembre 2015 « pour faire pression ».

Il y en avait d’à peu près tout, mais étonnamment, si différentes initiatives ont déjà été prises, il n’en existait pas « sans télé ». Rue’L, l’association mulhousienne, qui milite contre le sexisme, le racisme, l’homophobie et la transphobie dans l’espace public, a décidé de relever le défi : https://www.facebook.com/events/1055389297826302/

« Quand on est une association, il faut avoir de l’ambition », souris la vice-présidentes, Patricia Legouge. Et pour fixer la date, « on a cherché un jour sans », explique Gilles Dieterien, et il n’y en avait aucune officiellement ce 30 novembre.

Rue’L est à l’origine d’une grande campagne d’affichage « stop au harcèlement de rue », initiée à Mulhouse en mars dernier.

Le rapport entre ces missions initiales et la journée mondiale sans télé ?

« Car l’information et la communication sont essentielles dans nos sociétés, car les messages télévisuels impactent les imaginaires et la construction des identités des unes et des autres, car là aussi se joue l’égalité dans cet Espace Public… On assiste depuis quelques temps à une prolifération des discours sexistes, racistes… et on a atteint un acmé avec Éric Zemmour », estime Patricia. Cette sociologue, qui enseigne à l’université de Strasbourg, jette un œil critique sur les programmes d’information la télévision. « Nous savons que notre seule arme est de toucher les médias sur leur dimension commerciale et par conséquent faire de cette journée un manque à gagner en termes de recettes publicitaires. Car déclarer simplement qu’il suffirait de ne plus jamais regarder la télévision est illusoire et caricatural, car une information télévisuelle de qualité, égalitaire, progressiste est possible ».

Omniprésence de certains journalistes et « experts », mais absence criante d’autres, au discours différent, « moi j’aimerais voir le sociologue Éric Fassin face à Zemmour pour le démonter », ajoute par exemple Patricia. Elle reste pragmatique. « Arrêter de regarder la télé est un point de vue snob, mais le problème c’est que l’actualité est prise comme argent comptant par les spectateurs. D’où la suggestion d’éteindre tout de même le poste une journée pour ‘envoyer un signal’. Et qui sait, si plein de gens répondez, cette journée serait un gros manque à gagner pour les chaînes en terme de recettes publicitaires. »

Et si votre participation est symbolique et que l’idée, « c’est surtout de préparer la prochaine journée », précise Gilles, l’association vous propose également, « consigne d’actualité », de les rejoindre, si vous le souhaitez, au Gambrinus, Rue des Franciscains, à Mulhouse.

Ce 30 novembre 2015, « j’éteins ma télévision et tes annonceurs t’abandonneront ! »

Il y a toujours le net 🙂