Russie : Le « mouvement » LGBT+ bientôt classé comme « extrémiste »

Le ministère de la justice russe a indiqué dans un communiqué, vendredi 17 novembre, avoir déposé une demande administrative auprès de la Cour suprême afin de classer comme « extrémiste », le mouvement de société international LGBT et d’interdire ses activités sur le territoire de la Fédération. Une audience est prévue dès ce 30 novembre.

Aucune précision néanmoins si ce sont des organisations spécifiques qui sont visées, ou bien le mouvement de défense des droits des identités de genre et orientations sexuelles minoritaires d’une manière générale.

« C’est une mesure typique des régimes répressifs et non démocratiques : persécuter les plus vulnérables », a réagi auprès de l’AFP, Dilia Gafourova, la directrice du fonds Sphere, une association de défense des droits LGBT+ en Russie. Mais « le pouvoir oublie une nouvelle fois que la communauté LGBT+, ce sont des gens, des citoyens de ce pays comme les autres. Et maintenant ils ne veulent pas seulement nous faire disparaître de l’espace public, mais nous interdire en tant que groupe social ».

Notons que depuis le début de la guerre avec l’Ukraine, le régime de Vladimir Poutine, qui se pose en rempart moral face à la décadence de l’Occident, multiplie les offensives contre les communautés LGBT+ pour prétendument défendre les enfants face à des comportements jugés déviants. En novembre 2022, le Parlement a ainsi adopté une loi interdisant la « propagande » des « relations sexuelles non traditionnelles », donc homosexuelles, passibles d’amendes jusqu’à 160 000 euros, avec expulsion du territoire pour les étrangers. Et en juillet dernier, un autre texte est entré en vigueur, interdisant « toute intervention médicale » pour les réassignations de genre, notamment les opérations chirurgicales et les thérapies hormonales, ainsi que changement de la mention du sexe dans les documents d’identité et l’adoption d’enfants par les personnes transgenres.