Mexique : vague d’émotions après l’assassinat présumée de Jesús Ociel Baena, magistrat et militant LGBT+

Les corps de Jesús Ociel Baena, magistrat et militant LGBT+ de 38 ans, premier détenteur par ailleurs d’un passeport non-binaire au Mexique depuis mai 2023, ainsi que de son compagnon, Dorian Daniel Nieves, ont été retrouvé sans vie, ce lundi 13 novembre, à leur domicile d’Aguascalientes, dans le centre du pays.

Les premiers éléments de l’enquête suggèrent un « crime passionnel », rien n’indiquant la présence d’une tierce personne sur les lieux, selon le procureur général d’Aguascalientes, Jesús Figueroa. Le « magistrade », comme le désignaient les médias mexicains, aurait donc été assassiné par Nieves, qui a ensuite mis fin à ses jours avec une lame de rasoir, retrouvée dans sa main. Sa dépouille présentait également une vingtaine de blessures dont une au cou, qui a probablement causé le décès.

« Crime passionnel, mensonge national »

Des explications toutefois contestées par la famille et de nombreux militants et organisations qui dénoncent un « crime de haine » et rappellent que Jesús Ociel Baena avait reçu de nombreuses menaces de mort depuis son accession à la magistrature du tribunal électoral de l’État d’Aguascalientes en octobre 2022, exacerbée par son statut de première personne non binaire d’Amérique latine à occuper un poste judiciaire. Il avait lui-même révélé faire l’objet de mesures de protection de la part des autorités.

Dans la soirée du lundi, plusieurs manifestations ont spontanément éclatées dans plusieurs villes, y compris la capitale, pour exiger une investigation approfondie.

Jesús Ociel était une personne flamboyante qui s’est rapidement instaurée comme un symbole de la communauté, particulièrement pour la reconnaissance des identités de genre non binaires dans le pays. « Il promouvait un message puissant d’inclusion et d’égalité dans notre État et notre pays. Nous n’oublierons jamais l’essence, la persévérance et son désir de bâtir un monde meilleur », s’est émue sa collègue magistrate, Laura Hortensia Llama, lors d’un hommage organisé au siège du tribunal.