Rassemblement à Paris pour soutenir les LGBT Ougandais : «Laissez-nous vivre en paix!»

Samedi 25 janvier à 15h30 et le lieu sera communiqué très prochainement sur notre page

>> En Ouganda, Usaam Mukwaya avait subi les pires humiliations et menaces à cause de son homosexualité. Pour vivre librement, ce militant homosexuel est venu en France pour demander l’asile.

Usaam Mukwaya est un paria. Depuis que la presse ougandaise l’a outé, photo et nom à l’appui, sa vie est devenue un enfer. Sa famille et ses amis l’ont rejeté, son employeur renvoyé, les passants l’appellent «sodomite». Sur un marché, il a même été battu et des musulmans ont appelé à l’assassiner.
Quant aux forces de l’ordre: «La deuxième fois que la police m’a arrêté, j’ai été torturé, explique le militant LGBT et anti-sida de 25 ans. J’ai déposé un dossier à la Commission des droits humains d’Ouganda, et j’ai été débouté.»

Le 14 février dernier, dans la capitale Kampala, Usaam Mukwaya a rencontré Louis-Georges Tin, président du comité IDAHO. Touché par son histoire, le militant français a lancé une procédure de demande d’asile, et mobilisé le consulat français en Ouganda ainsi que les ministères de l’Immigration et des Affaires étrangères. Une aide ayant permis à Usaam Mukwaya d’arriver en France, avec un visa qui lui permettra de finaliser sa demande d’asile.

“Il y a quelques semaines, une commission a étudié le projet de loi et décidé qu’il ne pouvait pas marcher en Ouganda. Dès que les musulmans ont entendu ça, ils ont organisé une conférence dans une sorte de square de Kampala (la capitale, ndlr) pendant deux-trois jours. Ils ont dit: «Si le projet de loi ne passe pas, nous devrons tuer les homosexuels». Ils disaient qu’ils avaient fait des recherches, qu’ils essayaient de savoir qui est qui et qu’ils avaient entrainé des gens à tuer – et que ces gens tueront…” a déclaré Usaam Mukwaya .

Le 20 décembre dernier, les parlementaires ont adopté le projet de loi contre l’homosexualité en proclamant : “Cette loi est un cadeau de Noël pour tous les Ougandais.”
Quelle ironie, alors que l’article 145 du code pénal criminalise déjà les homosexuel-le-s depuis longtemps parce que l’acte sexuel de deux personnes gays ou lesbiennes est illégal.

De sources fiables, nous savons que ce projet de loi à été mis à l’ordre du jour au calendrier du parlement sans quorum suffisant pour la faire abourir. L’Ouganda n’est pas un pays homophobe, pourtant les politiciens ont bel et bien utilisé l’homosexualité comme prétexte dans le but d’exceller sur la scène politique.
David Bahati, précurseur de ce projet au Parlement, a fait savoir que cette loi a été promulguée pour protéger les valeurs familiales. Mais ce n’est qu’un leurre : en cas d’adoption de cette loi, le Président doit encore valider son approbation, ce qui générerait l’éclatement de beaucoup de familles. En effet, les proches et les ami-e-s qui sont au courant de l’homosexualité de personnes de leur entourage auraient l’obligation de les dénoncer, au risque d’être emprisonnés.

Les Ougandais(es) LGBT vivant en France craignent pour leurs familles et ami-e-s sachant que certain-e-s ont déjà fait l’objet de plusieurs menaces. Ils sollicitent le président français, François Hollande, afin de mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour dissuader le président ougandais Yoweri Museveni de ne pas homologuer ce projet de loi qui aurait un impact dévastateur, tant sur le plan humain visant la communauté LGBT, que sur la vie en société et sur la santé publique dans le pays, notamment concernant le VIH/Sida, la prévention des IST et le traitement des soins, puisque les médecins seront assujettis également à dénoncer leurs patient-e-s homosexuel-le-s.

Par Joêlle B. STOP HOMOPHOBIE

>> Appel Uganda LGBT France
https://www.facebook.com/pages/Uganda-LGBTI-France/606227699426392?fref=ts

Lors de notre rencontre le 9 Janvier 2014, nous avons convenu de faire une manifestation de solidarité avec nos frères et sœurs ougandais.es. Notre rassemblement aura lieu le samedi 25 janvier à 15h30 et le lieu sera communiqué très prochainement sur notre page Facebook.

Ensemble, nous pouvons faire entendre notre voix. Alors rejoignez-nous dans ce combat.