Gabon. Mariage Gay : le haro des confessions religieuses

Comme qui dirait, à chaque année ses maux. Pendant que les autorités, associations et organisations de la société civile réfléchissent encore sur les stratégies pour éradiquer le phénomène des crimes dits rituels, l’homosexualité tente de son côté de se faire une place au sein de la société gabonaise. Une situation qui n’enregistre que des proscriptions de part et d’autre. Après l’indignation du ministre de la Famille et des Affaires Sociales, Honorine Nzet Biteghe, le tour est revenu aux confessions religieuses de livrer leur réquisitoire.

Inquiets et irrités par la célébration d’un mariage coutumier entre deux hommes le 30 décembre 2013, les communautés religieuses du Gabon, ont tenu, par le biais d’un communiqué cosigné et transmis à Gabonreview, à marquer leur désarroi face à ce phénomène contraire aux valeurs morales, à la conscience et à la culture des Africains, et partant de la plupart des Gabonais. Par la même occasion, l’Église Catholique, l’Église Évangélique du Gabon, le Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon, la Communauté chrétienne, pentecôtiste, charismatique et de réveil et l’Alliance chrétienne et missionnaire du Gabon, appellent à la responsabilité des plus hautes institutions de la République, en tête desquelles le président Ali Bongo Ondimba, à prendre toutes les mesures afin de préserver le pays des déviances comportementales, au risque de l’exposer à la malédiction divine.

«Le Gabon, notre pays, a choisi d’inscrire dans sa loi fondamentale, la notion de Dieu (qui incarne les valeurs cardinales) et a exprimé ainsi, de manière solennelle à la face du monde, sa détermination à fonder une société qui participe à l’équilibre de l’humanité et solidifie la cellule familiale (ayant pour éléments fondateurs l’homme et la femme) qui est à la base de l’existence même de nos Nations», déclarent les représentants des différentes communautés religieuses co-signataires de ce communiqué.

Perçu comme une des tentatives visant à imposer au Gabon l’instauration du «mariage pour tous», euphémisme du mariage homosexuel à l’exemple de la France, par des lobbys puissants, les confessions religieuses, appellent leurs fidèles à rester vigilants et dans un esprit de prière.

«Nous voulons rappeler que la Constitution de la République gabonaise stipule clairement que le Gabon est attaché à sa culture, sa tradition, ses valeurs spirituelles et ses us et coutumes. Que la Déclaration universelle des droits de l’Homme et du citoyen reconnaît que la famille est l’élément fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l’État. Qu’à ce titre, nous ne saurons accepter qu’au Gabon, sous la houlette des lobbys puissants, des normes de vies sociales qui heurtent la conscience sociale et celle de nombreux compatriotes nous soient imposées, au risque, comme nous l’avons vu sous d’autres cieux, lorsque ces lois libertines ont été adoptées, de voir l’exacerbation et la discrimination, de la stigmatisation, de l’intolérance avec des actes de violence se manifester chez nous par des compatriotes légitimement attachés aux valeurs qui sont les nôtres», poursuit le communiqué.

«Nous rappelons par ailleurs que le 21 novembre 2012, alors que Mme le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, des droits humains et des Relations avec les institutions constitutionnelles était auditionnée, dans le cadre de certaines modifications du Code pénal relatif aux atteintes sexuelles, la représentation nationale avait jugé inadmissibles et intolérables ces déviances en contradiction de nos réalités culturelles», conclut le communiqué.

par Loic Ntoutoume
gabonreview.com