Pologne : un eurodéputé d’extrême droite exclu du Parlement après avoir vandalisé une exposition LGBTQ+

Grzegorz Braun, eurodéputé polonais affilié à l’extrême droite, a été interdit d’accès au Parlement national après avoir saccagé une exposition consacrée aux droits des personnes LGBTQ+, installée au sein du Sejm, la chambre basse du Parlement.

L’exposition, mise en place par l’association Tęczowe Opole (« Arc-en-ciel Opole »), donnait à voir des témoignages de personnes LGBTQ+ vivant dans cette région du sud de la Pologne. Une initiative manifestement insupportable pour l’élu ultraconservateur, coutumier des provocations.

Dans une séquence vidéo devenue virale, on le voit arracher les panneaux d’affichage, les jeter violemment au sol puis les briser en les piétinant. Autour de lui, les agents de sécurité du Parlement restent spectateurs, sans intervenir. Une passivité vivement dénoncée par Radosław Sikorski, ancien président du Sejm, qui s’est indigné sur les réseaux sociaux : « En tant qu’ex-président de l’Assemblée, je ne comprends pas pourquoi la garde n’est pas intervenue alors qu’il était en train de détruire un bien privé. »

Quelques heures plus tard, le président actuel du Sejm, Szymon Hołownia, a prononcé l’exclusion immédiate de Braun du Parlement, en vigueur jusqu’à nouvel ordre. « Il n’y a pas de place pour les délinquants dans l’enceinte démocratique », a-t-il déclaré, tout en annonçant une révision immédiate du protocole de sécurité, afin de permettre aux agents d’intervenir face à de tels actes, même lorsqu’ils impliquent des parlementaires.

L’agression contre cette exposition n’est pas une première. En mars dernier, le même député avait déjà vandalisé une installation LGBT en plein air à Opole en y inscrivant au spray des propos haineux.

Il y a quelques années, plus d’une centaine de collectivités locales s’étaient déclarées symboliquement « zones libres d’idéologie LGBT », provoquant des poursuites de la Commission européenne pour violation du droit à la non-discrimination. Fin mai 2025, la dernière collectivité encore concernée a officiellement renoncé à sa résolution.