Mexico établit un record mondial avec le plus grand drapeau humain LGBTQ+

Sous une pluie battante mais déterminés à faire vibrer les couleurs de la diversité, plus de 5 000 personnes ont investi ce samedi 22 juin la mythique place du Zócalo, à Mexico, pour former le plus grand drapeau LGBTQ+ humain jamais réalisé. Une performance monumentale qui s’inscrit dans les célébrations du Mois des Fiertés et témoigne de l’engagement sans faille de la capitale mexicaine pour l’égalité et la visibilité.

Parapluies multicolores en main, les participant·es ont dessiné une mosaïque vivante de six bandes arc-en-ciel, au rythme de l’hymne queer « A quién le importa ». Organisé par les autorités locales, l’événement a duré deux heures, ponctuées de mouvements coordonnés captés par des drones. Les images, spectaculaires, ont largement circulé sur les réseaux sociaux.

Pour la mairie de Mexico, il s’agit d’un moment historique. « Aucune autre ville au monde n’a réalisé une démonstration de cette ampleur », a salué Ana Francis Mor, secrétaire à la Culture, qualifiant l’action de « symbole de paix et de diversité dans un contexte mondial tourmenté ».

La maire de Mexico, Clara Brugada, a réaffirmé l’engagement de sa ville : « Ici, aucune identité n’est effacée, aucun amour n’est marginalisé. Nous voulons bâtir une société où chacun·e peut vivre pleinement, sans peur d’être soi. »

Une capitale pionnière, mais toujours confrontée à des défis

Depuis des décennies, Mexico joue un rôle moteur dans la défense des droits LGBTQ+. Le mariage entre personnes du même sexe y est légal depuis 2009, une première en Amérique latine. En 2024, la ville a également adopté une loi contre les transféminicides, prévoyant jusqu’à 70 ans de prison pour les meurtres visant des femmes transgenres — un signal fort dans un pays où les violences anti-LGBT, et notamment contre les personnes trans, restent dramatiquement fréquentes.

Car au-delà des avancées juridiques, la réalité demeure sombre : le Mexique figure parmi les pays les plus meurtriers pour les personnes trans, et l’impunité reste la règle dans la grande majorité des cas de crimes haineux.

En route vers la Marche des Fiertés

Cette mobilisation inédite intervient à quelques jours de la 47e Marche des Fiertés de Mexico, prévue le samedi 28 juin. Placée sous le slogan « Diversité sans frontières. Justice, Résistance et Unité ! », elle devrait une nouvelle fois rassembler plusieurs centaines de milliers de personnes. L’année dernière, près de 260 000 manifestants avaient défilé dans les rues de la capitale.

Au programme : cortèges militants, chars festifs, stands de prévention et revendications politiques. Le cortège partira du monument de l’Ange de l’Indépendance pour rejoindre le Zócalo, traversant les grandes artères de la ville.

Dans un pays encore profondément marqué par les inégalités et la violence, cet immense drapeau humain résonne comme une promesse collective : celle de ne jamais céder face à la haine, et de continuer à faire de la visibilité un acte de résistance.