PMA : sur France Télévision, le chef de l’Etat a botté en touche sur la question de la PMA, pourtant au coeur du débat.

Il a affirmé attendre la décision du Comité consultatif national d’éthique qui sera rendu à la fin de l’année: “Je verrai son avis, je ne veux pas préjuger”, a-t-il déclaré.

Cette instance, composée d’une quarantaine de membres – philosophes, hommes politiques, représentants du culte…- s’est déjà prononcée à plusieurs reprises contre. En 2005, dans un avis intitulé “accès aux origines, anonymat et secret de la filiation”, il rappelle que cette pratique “a toujours été destinée à résoudre un problème de stérilité d’origine médicale et non à venir en aide à une préférence sexuelle”. Un avis réitéré en 2010, lorsque le comité fut appelé à se prononcer sur les “problèmes éthiques soulevés par la gestation pour autrui”.

Enterrement de la PMA ?

François Hollande, peu favorable à l’inclusion de cette question dans le texte sur le mariage pour tous, avait alors assuré qu’il ne s’y opposerait pas. Mais retournement de situation en janvier: le gouvernement parvient au dernier moment à convaincre les parlementaires de retirer leur amendement. Il leur promet que cette question serait débattue dans un projet de loi sur la famille. Il devait être présenté le 27 mars en Conseil des ministres. Mais comme le comité d’éthique ne peut pas rendre d’avis avant l’automne, Matignon a indiqué en février que “la question de la PMA peut être traitée toute seule”, et donc pas forcément dans la loi sur la famille… Depuis, silence radio.

Attendre l’avis de ce comité est-il donc un moyen pour François Hollande d’enterrer le sujet? Cela reflète en tout cas le malaise de la majorité sur cette question. Une partie des députés de gauche souhaitait déposer un amendement pour inclure la PMA dans le texte sur le mariage. “Faire deux textes séparés n’a pas de sens, assurait fin décembre à L’Express le député socialiste, Olivier Dussopt, à l’origine d’une tribune de 100 élus socialistes favorables à la PMA. On ne peut pas autoriser l’adoption pour les couples homosexuels sans se demander comment l’enfant a été conçu.”

Dernièrement, François Hollande s’est montré extrêmement discret sur cette question. Pendant la campagne présidentielle, il avait pourtant déclaré dans entretien au magazine Têtu, être favorable à la PMA car la reconnaissance des enfants ainsi nés posait un “débat qui devra avoir lieu”. Il refuse cependant d’écrire noir sur blanc cet engagement dans ses promesses de campagne. Il faut dire que sa position est peu claire: dans un questionnaire adressé par l’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL), Hollande se déclare favorable à la PMA pour les couples de femmes alors qu’un an auparavant, pendant la primaire socialiste, il défendait la PMA pour toutes les femmes, même célibataires.

Rejet de la GPA

En revanche, jeudi soir, le chef de l’Etat a catégoriquement rejeté l’idée d’instaurer la gestation pour autrui. “La GPA, les mères porteuses, ça restera interdit en France tant que je resterai président de la République”, a-t-il prévenu à propos d’une revendication d’associations de défense des droits des homosexuels. Une position sans surprise: François Hollande s’est toujours positionné contre la légalisation des mères porteuses, tout comme la majorité des élus de gauche comme de droite.

T.G.

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