PMA pour toutes : « nous refusons d’être enfermés dans une posture hostile au progrès », des députés LR (VIDEO)

L’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et femmes célibataires figurera bien dans le projet de loi de bioéthique, a assuré ce dimanche 21 octobre la ministre de la Santé Agnès Buzyn, lors du « Grand jury » RTL-Le Figaro-LCI. Entre 60 et 75% des Français y sont favorables, selon les derniers sondages. Un projet de loi devrait suivre, avant la fin de l’année, pour être débattu par le parlement au premier semestre 2019.

« Ce débat, loin d’être anecdotique, est celui qui cristallisera le regard de l’opinion sur notre législature et sur lequel notre famille politique jouera sa capacité à incarner une vision politique progressiste… ou pas », soulignent dans une tribune sur Le Monde, ce lundi, cinq députés Les Républicains, refusant « d’être enfermés dans une posture hostile au progrès » et « dans une réflexion clivée qui serait une paresse intellectuelle nous consignant dans un refuge réactionnaire, archaïque et conservateur ».

« Nous ne pouvons manquer ce rendez-vous. Car au-delà des passions, nous avons la responsabilité de penser une vision de société adaptée aux enjeux du XXIe siècle et conforme à l’esprit républicain auquel nous sommes attachés », insistent-ils.

Pour Maxime Minot, député de l’Oise, Frédérique Meunier, députée de la Corrèze, Nadia Ramassamy députée de La Réunion, Laurence Trastour-Isnart, députée des Alpes-Maritimes et Pierre Vatin, député de l’Oise, la droite « se doit d’être digne et fidèle à ce que [ses] prédécesseurs ont réalisé en matière de droits des femmes et de la famille », comme la loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse. Ils assurent en outre « qu’étendre le droit à la PMA à toutes les femmes, célibataires, en couple hétérosexuel ou en couple homosexuel, ne remet pas en cause la famille. »

« La science et l’approche éthique développée par le comité d’éthique posent un cadre de référence offrant des garanties morales, médicales. La bioéthique française s’est construite autour de grands principes auxquels nous accordons notre confiance, car la dignité humaine et la préservation de l’espèce sont au cœur de cette approche. Sans nous libérer de nos choix politiques, l’avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) doit nous éclairer et lever des doutes. »

Maxime Minot a expliqué sur BFM avoir espéré avoir « plus de cosignataires », « dix ou douze ». « Beaucoup m’ont dit qu’ils soutenaient la démarche, mais en revanche prendre ouvertement position en faveur de la PMA c’est autre chose ». L’engagement est minoritaire. Dimanche, le président du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez, a d’ailleurs rappelé dans un tweet son opposition. Fin septembre, Damien Abad, vice-président du groupe LR à l’Assemblée nationale, s’est néanmoins prononcé « plutôt pour », après concertation « pour éviter les dérives ».