Plus de 30 jeunes arrêtés en Australie après des guets-apens homophobes via des applis de rencontre

Plus d’une trentaine de jeunes ont été interpellés dans l’État de Victoria, en Australie, après une série d’agressions visant des hommes contactés via des applications de rencontre destinées à la communauté LGBT+.

Les suspects, pour la plupart âgés de 13 à 20 ans, sont accusés d’avoir créé de faux profils sur Grindr, Scruff ou encore Snapchat afin de piéger leurs victimes. Une fois les rendez-vous fixés, ils étaient assaillis, volés, séquestrés et humiliés en raison de leur orientation sexuelle.

Certaines scènes de violence ont été filmées et diffusées sur les réseaux sociaux, aggravant le traumatisme des victimes. Les faits se sont déroulés dans plusieurs zones de la banlieue de Melbourne, notamment à Manningham, Casey, Hume, Moorabbin et Knox.

« Ce type de comportement n’a aucune place dans notre société », a réagi la commissaire Carolyn Deer. Plusieurs enquêtes sont d’ailleurs en cours pour infractions motivées par la haine, ce qui pourrait alourdir les peines encourues.

Des mineurs impliqués dans des faits graves

Parmi les affaires les plus graves, un groupe de cinq mineurs de 17 ans est poursuivi pour vol à main armée et séquestration. D’autres adolescents, dont certains à peine âgés de 13 ans, ont été mis en examen pour enlèvement ou possession d’armes.

Face à l’ampleur du phénomène, les autorités travaillent en lien avec les exploitants des plateformes pour diffuser des messages de prévention, améliorer les outils de signalement et orienter les usagers vers des services d’assistance.

Une violence ciblée

Pour les associations, il ne s’agit pas de faits isolés, mais du reflet d’un climat de haine croissante.

« Ce n’est pas un hasard si ces attaques visent des personnes LGBT+. C’est le signe inquiétant d’une haine alimentée et banalisée sur les réseaux sociaux », déplore Simon Ruth, directeur de l’organisation Thorne Harbour Health. Il appelle les autorités à réagir sans tarder, évoquant une menace « d’ampleur nationale ».

Des cas similaires ont en effet été recensées dans d’autres États, notamment le Queensland, la Nouvelle-Galles du Sud, ainsi que dans le Territoire de la capitale et en Australie-Occidentale.

Appel à la vigilance

La police rappelle que les utilisateurs de ces plateformes doivent rester vigilants : protéger leur identité et leur localisation, vérifier l’authenticité des profils et surtout signaler tout incident directement aux forces de l’ordre, les signalements aux applications n’entraînant pas systématiquement l’ouverture d’enquête.

Les investigations se poursuivent. De nouvelles arrestations sont attendues dans les prochaines semaines.