Dans la nuit de jeudi 8 au vendredi 9 mai, la librairie Les Vagues, à Nantes, a été vandalisée. Seul commerce visé rue de Strasbourg, cette librairie indépendante ouverte en juin 2024 est spécialisée dans les cultures queer, les luttes féministes, antiracistes et les questions de genre.
« J’ai vu les deux vitres fracassées, une voisine m’a dit qu’elle avait entendu du bruit dans la nuit », raconte à Ouest-France Maxime Blanc, cofondateur du lieu avec Amandine Heulard. Les deux gérants n’ont pas tardé à dénoncer ce qu’ils qualifient d’attaque LGBTphobe, un acte de vandalisme ciblé qui survient après d’autres signes inquiétants : « Ce n’est pas la première fois qu’on subit des actes malveillants.
Depuis son ouverture, Les Vagues s’est imposée comme un refuge culturel, un espace de visibilité, de ressources et d’échange pour les personnes queer et alliées. Une plainte a été déposée, et une enquête est en cours. Aucune signature ou revendication n’a été retrouvée sur les lieux, mais pour Amandine Heulard, le message est limpide : « Je pense qu’il y a des personnes qui ne sont absolument pas ravies qu’on existe et qui essaient de nous le faire comprendre d’une façon pas très subtile. »
Et au-delà de la tristesse, c’est une colère sourde qui s’exprime : celle d’un lieu né pour inclure, visé précisément pour cela. « C’est une nécessité absolue d’avoir un lieu comme le nôtre pour lutter contre l’homophobie, la transphobie, les discriminations. Et pourtant, on en est encore là », insiste Amandine sur France Infos. Un triste rappel : les livres, eux aussi, font peur. Surtout quand ils libèrent.
En attendant la réparation des vitrines, des protections de fortune ont été installées.
Mais la librairie reste ouverte.
Soutien total à Les Vagues.