Plein feu sur Linda Warren, la « Queer Santa » des jeunes LGBT+

Elle milite, organise des campagnes et recueille des fonds depuis 22 ans pour le Rainbow Alley, centre dédié dans le Colorado (États-Unis) aux jeunes LGBT+, afin de leur faire partager les joies des fêtes de fin d’année, avec un réveillon, « tout plein d’amour » et des cadeaux personnalisés.

Linda Warren, 77 ans, est ainsi devenue la « mère Noël » de ces adolescents, pour la majorité rejetés par leurs proches en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre. Mais Linda ne fait pas non plus dans la discrimination. Elle tient une liste, gérée par l’association, où tous ces jeunes, LGBT ou hétéros, peuvent s’inscrire et préciser leurs souhaits. « Je m’attèle à essayer de les réaliser, ils le méritent, surtout qu’en cette période, l’exclusion est d’autant plus pesante pour beaucoup d’entre-eux », s’inquiète-t-elle.

L’année dernière, Linda a récolté et distribué pour près de 35.000$ de cadeaux, jusqu’à arpenter avec ses amies les centres commerciaux et magasins spécialisés des alentours des villes de Denver ou Westminster, dont elle est originaire, pour répondre à toutes les attentes des jeunes. Mais cette année, dans le cadre de la crise sanitaire liée à la COVID-19, outre son costume et le masque de rigueur, Linda a mis en place un « drive », pour permettre la distribution des cadeaux. « Un succès ! 61 de nos jeunes ont pu en bénéficier ».

« Nous avions déjà miné la fête en annulant le repas de Noël, il fallait au moins assurer cette tradition des cadeaux. C’est important pour moi que l’on s’occupe du mieux possible de ces enfants », insiste-t-elle.

Linda a en effet été rejetée par sa famille, en apprenant qu’elle vivait avec une autre femme. « Mon père ne m’a guère laissée de choix. C’était quitter ma compagne ou sortir de son testament. Il m’a déshéritée. Je ne veux plus que ces scénarios se reproduisent pour d’autres jeunes LGBTQ, d’où mon engagement. »

Linda a d’ailleurs déjà prévu une successeure à son « trône » de « Queer Santa », pour s’assurer « qu’aucun enfant ne se sente exclu de l’esprit des fêtes à l’avenir ». « C’est un peu difficile d’imaginer que je vais devoir à un moment céder ma place. Mais tant que je peux tenir le rôle, je continue, même si et je me trouve un peu égoïste de priver une autre personne de ce plaisir que j’ai ressenti durant toutes ces années », conclut-elle.