Manif pour tous “les derniers souffles” : 70 000 manifestants à Paris, selon la police et plus de 500.000 selon les organisateurs

>> A Bordeaux, le mouvement a réuni 30 000 participants pour le porte-parole du mouvement et 7500 pour les autorités.

La précédente manifestation avait rassemblé en février 100 000 personnes à Paris et à Lyon selon la police, 540 000 selon la Manif pour tous. L’écart entre les chiffres des autorités et des organisateurs continue de grimper, variant de 1 à 7 pour la dernière manifestation.

Il est tout à fait injustifié de faire croire au public que la manif pour tous n’est qu’un rassemblement de personnalités proches de la droite et de l’extrême droite ? Et pourtant, à Paris, plusieurs élus UMP étaient présents. Derrière la tête de cortège, notamment le député de Haute-Loire Laurent Wauquiez, le député de la Manche Philippe Gosselin, le député de Paris Claude Goasguen et le député de la Drôme Hervé Mariton, qui avait fortement pris position à l’Assemblée contre la loi sur le mariage pour tous. Le candidat à la présidence de l’UMP, utilise d’ailleurs la Manif pour tous pour défier Nicolas Sarkozy à distance :
“à l’ump, #lmpt n’est encombrante que pour ceux qui n’ont pas de positions claires” pan sur le bec de sarkozy !

Le Front national est également davantage présent que lors des autres manifestations organisées par le collectif, avec notamment en tête de cortège la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen, le vice-président du FN Louis Aliot, le député européen Nicolas Bay et la députée européenne Marie-Christine Arnautu et notamment Philippe Vardon, leader du groupe identitaires de Nice Nissa Rebela.

“Les membres des premières Manif pour tous étaient des citoyens éclairés et pas des fachos comme on a voulu le faire croire” estime Marion Maréchal-Le Pen au micro de BFMTV.

Parmi les slogans : «Hollande, t’es foutu, les familles sont dans la rue», «elles sont où nos pétitions?» «On va rien lâcher», «GPA, PMA, on n’en veut pas». Le cortège, plus ou moins dense selon les endroits, semble assez long. Avenue du Président-Wilson et Place d’Iéna, impossible de le voir d’un bout à l’autre.

Dans un mégaphone, un animateur tente de lancer un nouveau chant : «Fais pas genre, Najat. Najat, fais pas genre. Fais pas genre Najat, t’as le genre qui te colle à la peau.» C’est un flop. Puis une vidéo sur la théorie du genre est projetée. Musique dramatique et extraits de discours de Najat Vallaud-Belkacem, notamment.

«La réalité de la PMA et de la GPA, c’est des enfants dans des caddies avec des étiquettes de prix dessus», s’égosille un jeune sur un char. Autre slogan: «On ne laissera pas l’éducation de nos enfants à l’école, c’est le rôle des parents de les éduquer.»

Stéphane Ravier, maire Front national du VIIe secteur de Marseille et élu sénateur dimanche dernier, défile en compagnie de Marion Maréchal-Le Pen: «On est là pour rappeler que la famille a quelque chose de sacré en plus d’être naturelle. Contrairement à beaucoup de l’UMP, on n’a pas attendu une opportunité électoraliste pour venir. Notre position est claire: on abrogera la loi sur le mariage homosexuel. La famille, c’est un homme et une femme»

Béatrice, mère de 6 enfants, dont certains sont avec elle, les cheveux colorés roses et/ou bleu, lâche dans un cri de joie: «On est 26% à soutenir la Manif pour tous, Hollande n’a que 13%, on est déjà le double !» Elle enchaîne: «Si la GPA passe, ce sera bientôt Matrix, déshumanisé ! Les femmes seront des usines à bébés ! Ça fait des millénaires qu’on a un père et une mère !» Sa fille Myriam, jeune ado : «Les enfants méritent d’avoir un père et une mère et de ne pas être élevés par des inconnus»

Sur une pancarte: «Filles et garçons sont égaux mais différents. On n’a pas besoin d’un ministère de la rééducation nationale.» Sur une grande banderole tenue par des enfants, dont certains très jeunes: «Le gender, c’est pas mon genre.»

Petite blague au micro : «Est-ce que vous voulez avoir deux belles-mères ? Non ? Eh bah c’est pour ça qu’on défend le mariage.»

Laurence, 67 ans, grand-mère de 5 petits enfants, montre aux CRS la pancarte qu’elle tient sur laquelle est écrit: «En Inde, un bébé coûte 4 0000 euros, en France, ça n’a pas encore de prix.» Laurence ne comprend pas pourquoi il y a tant de CRS: «On croirait que les bébés sont dangereux ! Ils nous traitent comme des malfaiteurs alors que ce qui est dangereux, c’est de fabriquer des orphelins. On est là pour défendre les tout-petits.»

Mises en scène, affiches aux propos racistes et homophobes.. si le collectif ne rassemble autour de ses idées que près d’un Français sur trois (31 %), selon un sondage IFOP pour le site Atlantico, les organisateurs s’attendaient à une mobilisation forte dans la rue. Par ailleurs, selon un autre sondage IFOP pour l’Association des familles homoparentales (AFDH) publié dimanche, 60 % des Français considèrent favorablement l’autorisation de la GPA pour les couples hétérosexuels, même s’ils restent majoritairement opposés, à 59 %, au recours à une mère porteuse pour les couples homosexuels.


Manif pour tous : pourquoi de nouveaux… par lemondefr