Lettre ouverte aux citoyen·ne·s organisateur·trice·s du rassemblement du 17 septembre

J’ai participé hier au rassemblement organisé à Marseille, devant la mairie, contre les LGBT-phobies. J’y tenais à deux titres.

D’abord, en tant que citoyenne, je suis comme tant d’autres scandalisée de voir que l’homophobie fait encore tant de victimes. L’agression dont Paul et Tony ont été victimes il y a quelques jours est odieuse et doit être condamnée fermement : je me réjouis du rassemblement de jeudi car cela prouve que ce type d’actes n’est pas toléré. Mais je pense plus largement aux victimes d’agressions physiques ou verbales, de moqueries, de discriminations LGBT-phobes. Certaines ont témoigné lors du rassemblement : j’espère que, grâce au courage de ces témoignages, nous continuerons de progresser vers une plus grande prise de conscience des difficultés que notre société continue de faire subir aux homosexuel·le·s, bi·e·s et trans.

J’étais également présente en tant que vice-présidente de la région PACA, en charge notamment de la lutte contre les discriminations : je voulais témoigner par ma présence de l’engagement de la région sur ces questions. Certes, comme ma collègue Sophie Camard, je suis en campagne, même si nous ne sommes pas sur la même liste (ce que je regrette, mais c’est une autre histoire…). Pour ma part, je n’ai pas souhaité m’exprimer lors du rassemblement : j’estime que la parole revenait ce soir aux associations et aux citoyen·ne·s. Ce n’était pas, à mon sens, un moment de politique partisane.

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Pour autant, je tiens à répondre aux interrogations que j’ai perçues, et aux reproches aussi parfois. Je les entends : j’admets bien volontiers que nous ne faisons pas assez et que personne ne fera jamais assez tant que des agressions homophobes auront lieu. Mais je veux aussi dire que la région PACA agit : par notre soutien aux associations, comme « Le Refuge » par exemple, par la mise en place de sensibilisations dans les lycées et, plus globalement, par l’action politique en faveur de l’égalité et du respect.

Le mariage et l’adoption pour tous ont été un progrès indispensable et nécessaire. Mais ce n’est certainement pas la fin du combat. D’abord parce que, comme l’ont montré les longs mois de débat, certains groupes nourrissent encore une haine pour les minorités sexuelles (et j’imagine à quel point ces défilés roses et bleus contre leurs droits ont pu être pénibles pour les LGBT). Mais aussi parce qu’il faut aller plus loin.

Aussi, l’action des élu·e·s régionaux·ales de gauche contre les LGBT-phobies continuera et nous l’afficherons clairement. Il ne s’agit pas juste de soutenir quelques associations pour s’afficher « gay friendly » : il s’agit d’une question de valeurs et c’est un choix politique de la majorité de gauche au conseil régional que combattre pour l’égalité.

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C’est à la fois un droit humain fondamental, au cœur de la promesse républicaine, et un jalon sur la voie d’une société meilleure.

Gaëlle Lenfant,
Elue Vice-présidente de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, en charge de la Solidarité, de la Prévention, de la Sécurité et de la Lutte contre les discriminations, et porte-parole du groupe PS-Partit occitan-Société civile au sein du Conseil municipal d’Aix-en-Provence :

https://www.stophomophobie.com//lgbti-phobies-plusieurs-centaines-de-personnes-a-marseille-pour-exprimer-leur-ras-le-bol/
Photo : Jean Rossignol