Les transitions médicales et changement de genre à l’état civil désormais interdites en Russie

Les députés russes ont approuvé ce mercredi 14 juin en première lecture une loi interdisant « les interventions médicales visant au changement de sexe », de suivre donc un traitement hormonal ou d’enregistrer à l’état civil des changements de mention du genre, « sans intervention médicale », a annoncé la chambre basse du parlement russe (Douma) dans un communiqué.

Le texte, déposé le 31 mai dernier, prévoit toutefois des exceptions pour les personnes intersexes, après examen par une commission qui validera ou pas ce type d’interventions chirurgicales dans les cas d’« anomalies congénitales chez des enfants dans la formation de leurs organes génitaux ».

Selon les députés, il existerait en Russie « une industrie développée de changement de sexe qui inclut des médecins malhonnêtes, des psychologues, un réseau d’organisations et d’activistes LGBT » qui mènent leur « activité destructrice contre les adolescents et la jeunesse ».

Avec cette loi, « nous préservons la Russie avec ses valeurs culturelles, ses fondements traditionnels pour nos descendants et nous créons une barrière pour empêcher la pénétration d’une idéologie occidentale anti-familiale », a affirmé l’un des auteurs du projet, Piotr Tolstoï, un vice-président de la Douma. « Je veux vraiment que nos gars qui défendent en ce moment en Ukraine l’honneur de la Russie au prix de leur vie, puissent rentrer et constater que le pays a changé, que leur sacrifice n’a pas été vain », a-t-il poursuivi.

S’ils ont perdu la vie en « se sacrifiant », ça risque d’être difficile d’envisager un retour au pays pour constater quoi que ce soit…

Le texte, proposé par les chefs des principaux groupes parlementaires, s’appuie sur la Constitution, qui depuis des amendements introduits en 2020 défend « les valeurs familiales traditionnelles » et définit le mariage uniquement comme l’« union d’un homme et d’une femme ». Mais les militants LGBT+ craignent aussi qu’il soit rétroactif et mette en péril des dizaines de milliers de personnes trans qui auront déjà effectué un changement du genre à l’état civil.