Journée mondiale contre l’homophobie : Tour d’horizon du statut des minorités sexuelles autour du globe

Mariage pour tous, unions civiles, adoption, les droits des minorités sexuelles ne cessent de progresser en Europe, ainsi qu’en Amérique latine. Mais la journée de l’homophobie rappelle que nombre d’Etats dans le monde pratiquent des politiques discriminatoires à leur égard, allant jusqu’à l’application de la peine de mort. Tour d’horizon chiffré sur la base du rapport 2016 de l’ILGA (International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association), ONG basée à Genève.

Criminalisation
A l’heure actuelle, 75 Etats peuvent être classés comme des Etats criminalisant les relations de même sexe. Parmi ces 75 Etats, 45 Etats criminalisent autant les relations entre femmes qu’entre hommes.

Peine de mort
13 pays ou une partie du pays ont des législations ou des codes basés sur la charia qui prévoient la peine capitale pour les actes homosexuels : le Soudan, l’Iran, l’Ararbie saoudite et le Yémen ont une telle loi et les appliquent, c’est aussi le cas de douze Etats du Nigeria et du Sud de la Somalie. La Mauritanie, le Qatar, les Etats Arabes Unis, le Pakistan et l’Afghanistan prévoient la peine de mort pour les relations homosexuelles, mais elle n’est pas spécifiquement appliquée sous ce motif. En Irak et en Syrie, le groupe Etat islamique s’appuie sur la charia pour exécuter des homosexuels.

Jusqu’à la prison à vie
75 Etats et 5 régions prévoient l’emprisonnement pour les actes sexuels « contraires à la loi ». Parmi eux, 14 Etats ou région prévoient entre quinze ans de prison à l’enfermement à vie : Guyane, Sierra Leone, Zambie, Tanzanie, Ouganda, Ethiopie, Erythrée, Inde, Bangladesh, Malaisie, Maldives, plusieurs régions indonésiennes, et plusieurs îles des Antilles.

Lois religieuses
16 pays, tous musulmans, voient s’appliquer, par l’Etat ou des groupes dominants, des lois basées sur la moralité religieuse afin de limiter la liberté d’expression et d’association des personnes homosexuelles et bisexuelles. C’est la cas du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de la Libye, de l’Egypte, de la Somalie, de l’Arabie saoudite, de Bahrein, du Qatar, du Koweit, de la Jordanie, du Liban, de la Syrie, de l’Irak, de l’Iran et de l’Afghanistan.

L’interdiction de la « propagande »
C’est la tendance du moment. L’an dernier, 4 Etats, dont la Russie, pouvait être classés parmi les pays ayant promu des lois sanctionnant la « propagande homosexuelle ». Aujourd’hui, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, 13 autres Etats ont acquis ce statut, au Moyen-Orient. La tendance se développe aussi à l’Est de l’Europe : au Kirghizistan, au Kazakhstan, en Biélorussie, en Ukraine, en Lettonie et en Bulgarie, de tels projets de loi sont évoqués, note le rapport de l’ILGA.

Les unions civiles et le mariage
A l’inverse des Etats qui criminalisent, il faut tout de même rappeler que nombre d’Etats marchent vers toujours plus de reconnaissance des droits des minorités sexuelles. Sur cette échelle de la reconnaissance, les lois les plus minimalistes, offrant protection sur le lieu de travail ou en matière santé publique par exemple, progressent en maints endroits du globe. Mais surtout, la totale égalité des droits commence à prendre des couleurs sur la carte du monde. En Europe et en Amérique du Sud, le «mariage pour tous» est en expansion. A l’heure actuelle, 22 Etats dans le monde donnent aux couples homosexuels l’accès au mariage, et 25 autres Etats – le dernier en date étant l’Italie – reconnaissent les unions civiles. Il en va de même de la reconnaissance des familles : 26 Etats autorisent l’adoption conjointe, tandis que 23 autres Etats autorisent l’adoption par le partenaire.

En savoir plus :
Le rapport de l’ILGA en anglais ou en espagnol