HRW salue l’appel du leader irakien Moqtada al-Sadr à cesser la violence contre les homosexuels

L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a accueilli favorablement jeudi les déclarations du chef politico-religieux chiite Moqtada al-Sadr, appelant à cesser les violences contre les homosexuels ou les personnes perçues comme telles.

Le leader radical, qui dirige une milice et a acquis une grande popularité en Irak ces dernières années, rapporte l’AFP, avait toutefois estimé dans un communiqué en juillet que les gens devraient « se dissocier des homosexuels et non les attaquer ».

« C’est tout sauf anodin », insiste sur RFI Ahmed Benchemsi, directeur de plaidoyer et de communication auprès de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW :

« Il dit que les relations homosexuelles ne sont pas acceptables parce que ceux qui ont ce type de relations “souffrent de problèmes psychologiques”, je le cite, mais qu’ils avaient quand même le droit de vivre. Il faut se dissocier d’eux, mais pas les attaquer. C’est loin d’être acceptable d’un point de vue de droits de l’homme. Cela dit, venant de quelqu’un qui dirige des milices armées qui dans le passé se sont illustrées par des exactions et des meurtres contre des homosexuels, cela mérite d’être souligné, oui. »

« Même si Sadr est très loin d’adhérer aux droits des LGBT », son communiqué montre effectivement « qu’il comprend l’importance de cesser les abus à leur encontre », a également indiqué le directeur adjoint pour le Proche-Orient à HRW, Joe Stork. « Mais il devrait s’assurer que les commandants de sa milice obéissent bien à ses ordres et punissent ceux qui ne s’y conforment pas ».

L’ONG basée à New York avait fait état dans le passé, documents à l’appui, d’abus commis par les milices y compris celle de Moqtada Sadr, contre les LGBT, notamment une « campagne d’exécutions extrajudiciaires, de rapts et de viols » qui a commencé au début 2009 à Sadr City, un quartier de Bagdad qui a pris le nom du père de Moqtada Sadr.

« L’Armée du Mahdi (ancien nom de la milice de Sadr) a diabolisé le “3e sexe” et “l’efféminement des hommes irakiens”, et a présenté ses actes contre eux comme “une cure”. »

Mais selon Iraqueer, la seule organisation irakienne qui défend les droits des LGBT, la violence contre les homosexuels n’a pas cessé depuis et le gouvernement ne réagit pas.

Il n’y a pas de loi en Irak interdisant l’homosexualité mais il existe un texte qui criminalise les relations hors mariage.