Purges anti-gay en Tchétchénie : Cinq ministres européens interpellent la Russie, le Canada offre des visas d’urgence

Les chefs de la diplomatie de cinq pays européens, dont la France, ont écrit à leur homologue russe Sergueï Lavrov, pour exprimer leur « profonde inquiétude » après les révélations du journal Novaïa Gazeta concernant le sort des homosexuels en Tchétchénie, société conservatrice, à majorité musulmane, où l’homosexualité est un crime passible de mort dans la majorité des familles.

De multiples rapports d’organisations internationales corroborent les témoignages des victimes dénonçant, avec les tortures, un projet « d’éradication massive ».

L’Allemand Sigmar Gabriel, le Britannique Boris Johnson, le Néerlandais Bert Koenders, la Suédoise Margot Wallstrom et Jean-Marc Ayrault, Ministre Français des Affaires étrangères et du Développement international, ont ainsi exhorté Moscou à enquêter sur ces terribles allégations et garantir la sécurité des militants et journalistes.

« Nous appelons le gouvernement russe à user de son influence sur les autorités régionales de Tchétchénie pour faire cesser immédiatement toute persécution, apporter assistance aux victimes et déférer les auteurs devant la justice », ont conclu les ministres dans cette lettre datée du 28 avril, dont l’AFP a obtenu copie mercredi.

Lundi, au moins 18 militants des droits humains étaient arrêtés à Saint-Pétersbourg, dans le nord-ouest de la Russie, alors qu’ils manifestaient en marge du défilé du 1er mai pour alerter l’opinion. Le lendemain, la chancelière allemande interpellait directement Vladimir Poutine, lors d’une conférence de presse commune à Sotchi. Le président russe n’a pas évoqué ensuite la discussion en prenant la parole mais son porte-parole, Dmitri Peskov, avait déjà affirmé le 20 avril qu’il n’y a jusqu’à présent « aucune confirmation concrète » de telles violences.

Le Canada vient également d’annoncer la délivrance de visas d’urgence aux « rescapés » et « fugitifs LGBT » Tchétchènes, à l’instar de la Suède, la Finlande et l’Allemagne.

Christophe Devillemarie
stophomophobie.com