En Suisse, Amnesty International lance une campagne en faveur de la Convention européenne des droits de l’homme

La section suisse d’Amnesty International tenait samedi et dimanche à Berne son assemblée générale annuelle. L’occasion pour l’ONG de lancer une campagne en faveur de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), qui doit régulièrement faire face aux critiques en Suisse.

“Désigner la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg comme juge étranger et demander le retrait de la Suisse de la CEDH est une attaque contre les droits fondamentaux de chacun”, dénonce dimanche Amnesty dans un communiqué. Chaque personne qui exerce un pouvoir doit aussi en reconnaître les limites, même le peuple, selon l’ONG.

Même le pire “salaud” a des droits fondamentaux qui ne peuvent pas être remis en cause, affirme Andreas Gross, conseiller national zurichois (PS) dans le communiqué. L’organisation profite de lancer une campagne publique sur ce thème par le biais de son journal “Edition Spéciale”, car elle souhaite susciter un débat de société.

Garantir les droits des Yéniches

Les 250 membres présents ont également adopté une résolution pour garantir les droits des Yéniches en Suisse. Ils demandent ainsi aux autorités fédérales et cantonales de mettre sur pied une “task force”, afin d’accélérer la mise en oeuvre de la Convention pour la protection des minorités nationales.

La Suisse l’a adoptée en 1998, mais elle tarde à être pleinement mise en oeuvre, ont rappelé la semaine dernière des représentants de la communauté yéniche. Ils ont critiqué notamment le manque de places de stationnement à disposition.

L’organisation a aussi appelé les autorités de l’asile en Suisse à prendre au sérieux l’augmentation des persécutions visant des personnes homosexuelles, notamment dans certains pays africains comme le Nigeria, l’Ouganda et le Cameroun. La Suisse doit en tenir compte dans sa procédure d’asile lorsqu’elle prévoit de renvoyer des personnes homosexuelles dans ces pays, car elles peuvent y être menacées de lourdes peines de prison, a écrit l’ONG.

Amnesty s’est par ailleurs prononcée en faveur d’un accueil facilité pour les réfugiés syriens. Ils sont 2,5 millions à avoir fui la guerre depuis 2011, rappelle l’ONG. La Suisse doit selon elle augmenter la taille du contingent des réfugiés vulnérables, porté à 500 en 2013, et faciliter les regroupements familiaux.

cameroonvoice.com