Homophobie, hétérosexisme et discrimination : Pistes et solutions pour démystifier l’homosexualité

Les différences intriguent, bouleversent, inquiètent, mais la compréhension du sujet distinct conduit bien souvent vers l’acceptation. En ce sens, on pourrait comprendre qu’une orientation sexuelle différente de la nôtre ne fait pas obstacle à notre propre développement… mais tous et toutes n’ont pas ce même raisonnement. L’homophobie est encore, tristement et cruellement, d’actualité.

Dans une chronique sur le journal de Montréal, Julie Pelletier, sexologue clinicienne et psychothérapeute, propose des pistes de solutions afin que certains puissent abordez le sujet plus facilement pour qu’enfin, la discrimination cesse.

Julie Pelletier est canadienne et travaille en cabinet privé où elle reçoit des couples et des personnes seules aux prises avec des difficultés sexuelles. Conférencière et personnalité médiatique, elle a aussi publié des livres sur la sexualité.

Homosexuel/homosexuelle : on l’est ou on le devient ?

L’orientation sexuelle se définit par l’attirance – physique et ­émotionnelle – qu’une personne peut éprouver envers une autre personne d’un sexe ou d’un genre particulier ou envers les deux. Cette attirance se manifeste généralement de façon plus claire au moment de l’adolescence. La raison en est fort simple, c’est souvent vers l’âge de 12-14 ans que les jeux de séduction débutent, l’éveil de la sexualité se pointe et les jeunes souhaitent expérimenter et mettre en pratique leur «talent» de séducteur ! Or, si on évalue qu’il y a ­environ 450 000 étudiants inscrits au secondaire dans la province de Québec et que la population homosexuelle représente environ 10 %, on peut présumer que 45 000 jeunes âgés de 12 à 16 ans sont homosexuels ou à tout le moins s’interrogent sur leur ­orientation sexuelle.

La question n’est donc pas de savoir si on est homosexuel ou si on le devient, mais plutôt de connaître qui l’on est vraiment… Je dis ­souvent que l’orientation sexuelle, c’est comme la couleur des yeux (pas au sens génétique de la chose, évidemment), nous en avons une de départ – que nous n’avons pas choisie. L’orientation sexuelle n’est pas un choix, c’est un état d’être.

Homophobie, hétérosexisme et discrimination

L’homophobie se définit littéralement par la peur de l’homosexualité ou des homosexuels. L’hétérosexisme ou l’hétéronormativité fait référence au fait d’ignorer les gens qui ne sont pas hétérosexuels ou de leur attribuer un statut moins important. «L’hétérosexisme explique en grande partie pourquoi les adolescents LGBTQ (Lesbienne, Gay, Bisexuel, Transgenre, Questionnement) ont parfois du mal à s’accepter et à révéler leur orientation sexuelle. Il peut ­s’avérer difficile de se sentir bien au sujet de son orientation sexuelle lorsque l’on ne cesse d’entendre que c’est mal, que c’est dangereux ou que l’on ne mérite pas que nos droits fondamentaux soient ­respectés, ou lorsque l’on nous ignore complètement».