Homophobie dans les stades : « Il faut que les politiques nous fassent confiance », martèle la LFP

A l’issue d’une réunion organisée ce 11 septembre entre les représentants des supporters et certaines associations anti-discrimination, Didier Quillot, directeur général de la Ligue de football professionnel, a demandé aux politiques de les laisser travailler et de leur « faire confiance ».

Il a également salué le climat de « bienveillance » autour de cet échange, que la LFP propose de « reproduire au niveau local ».

« Il faut pouvoir construire sur une situation de crise. Peut-être qu’on avait besoin d’en arriver là pour repartir sur de bonnes bases », a en outre estimé Nathalie Boy de la Tour, la présidente de la LFP.

« Le foot n’est ni raciste ni homophobe… Mais, il a un devoir d’exemplarité qui lui confère sa résonance médiatique. Alors s’il peut faire prendre conscience que les mots peuvent blesser… », a-t-elle ajouté, précisant que la Ligue comptait bien « lutter contre toute manifestation haineuse dans les stades » qui ne doivent pas « être des zones de non droit ».

Un « cadre » aurait aussi été donné aux délégués de la Ligue, pour leur permettre de différencier « propos discriminatoires », susceptibles d’entraîner une interruption, et « propos insultants ».

Le racisme et l’homophobie dans les stades « ce n’est pas la même chose ».

Il y a quelques jours, le président de la Fédération Française de Football (FFF), Noël Le Graët, a demandé aux arbitres de ne plus arrêter les matchs en cas de manifestations homophobes.

« C’est une erreur. Mais je ferais arrêter un match pour des cris racistes » ou pour des raisons de sécurité. « Le football ne peut pas être pris en otage pour des propos vulgaires », a-t-il insisté.

« Position erronée », comme l’a souligné la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, qui a fermement invité M. Le Graët à assumer ses engagements.

« S’agissant des interruptions de matchs, je rappelle que les arbitres sont sous la responsabilité de la FFF donc de Monsieur Le Graët, et que je ne préside pas la commission disciplinaire de la LFP. Chacun doit assumer ses responsabilités ! Je suis dans mon rôle en rappelant la règle, le droit. Décrédibiliser ma parole ou celle d’autres membres du gouvernement ne sert en rien le monde du football. Mettons-nous au travail ensemble pour trouver des solutions. »

Ils auraient depuis retrouvé un terrain d’entente, après s’être entretenus au Stade de France en marge du match des Bleus contre l’Albanie. Dans un communiqué publié mercredi, la fédération a ainsi assuré que « la ministre des sports et le président de la FFF partagent le principe d’une action qui doit être aussi résolue qu’adaptée et pragmatique (…) et font confiance au discernement des arbitres et des commissions de discipline ».

Nous condamnons les propos de Noël Le Graët et lui rappelons que notre droit positif n’opère aucune hiérarchie légale entre racisme, antisémitisme, sexisme, handicap ou homophobie. Noël Le Graët se focalise sur les banderoles, mais n’a aucune proposition contre les chants homophobes, donnant en cela du souffle aux positions des associations d’ultras défendant « leur folklore ». Mais l’homophobie n’est pas un folklore. Elle perdure et s’amplifie dans les stades en raison de son inaction sur ce sujet depuis des années. Il n’a engagé aucun travail de fond contre cette haine systémique des homosexuels dans le foot.