Emmanuel Macron fustige « l’humiliation des opposants au mariage pour tous » et prône le dialogue (VIDEO)

Dans une interview-fleuve accordée cette semaine à l’hebdomadaire l’Obs, le candidat du mouvement « En Marche ! » est revenu sur la loi « mariage pour tous » et les « erreurs » commises, selon lui, par François Hollande qui aurait ainsi « ignoré », voire même « humilié », une partie du pays, « qui a de bonnes raisons de vivre dans le ressentiment et les passions tristes », estime-t-il : « C’est ce qui s’est passé avec le mariage pour tous, où on a humilié cette France-là. Il ne faut jamais humilier, il faut parler, il faut partager des désaccords. »

M. Macron s’est trompé de victimes. Nous lui avons d’ailleurs fait part de notre déception. Pas un mot non plus à l’attention des familles homoparentales lésées.

Devant la polémique, le candidat a néanmoins nuancé, affirmant ensuite dans une interview en direct sur le compte Facebook du magazine Causette, qu’il « défendrait et protégerait la loi ».

« Il fallait aller vite et ne pas laisser s’installer une espèce de débat qui a clivé profondément la société et a donné le sentiment à une partie qu’ils n’étaient pas entendus. C’est uniquement ce que j’ai ici voulu dire… », assure-t-il.

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Rappelons que la manif pour tous plaide pour la discrimination d’une partie de la population en raison de leur orientation sexuelle. Et nous en avons toutes et tous subi depuis les conséquences : une recrudescence de l’homophobie, « en paroles et en actes ».

Sinon, l’ancien ministre, conseiller du président, ne s’en souvient peut-être pas, mais Frigide et la troupe ont bien été entendus, et notamment reçus à l’Élysée. Il y a eu débat. Mais l’histoire a fait son œuvre et la France a tranché : la loi est depuis « consommée ». Doit-on en conclure que M. Macron voulait seulement le souligner aux « anti-mariage gay » ?

Le candidat s’est en outre positionné en faveur de l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples lesbiens et femmes seules, mais contre la gestation pour autrui (GPA), « qui pose une question sur la dignité du corps de la femme », insiste-t-il. Cependant, il ne s’oppose pas à la transcription à l’état civil des actes de naissance d’enfants nés d’une mère porteuse, dans les pays où la pratique est autorisée.

Le refus de reconnaissance de filiation constitue en effet « une violation du droit au respect de la vie privée » de ces enfants. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a ainsi condamné la France pour la cinquième fois le 19 janvier dernier, pour le refus d’appliquer sa jurisprudence, déjà formulée en juin 2014 et juillet 2016.

StopHomophobie.org