Décriminalisation de l’homosexualité : Le Malawi annonce l’ouverture de « consultations publiques »

>> Malawi to test public opinion on anti-gay law reform

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Si la communauté homosexuelle, estimée à quelque 10.000 personnes au Malawi, bénéficie depuis 2012 d’un « moratoire », vivement salué, la suspension des lois réprimant les relations entre personnes de même sexe et la fin des arrestations encore confirmée en 2014 « n’a pas résolu la question », a déclaré Janet Chikaya-Banda, haut responsable du ministère de la Justice, en annonçant vendredi l’ouverture de « consultations publiques », afin de déterminer s’il y a lieu de modifier la législation.

Le porte-parole du président Peter Mutharika, Gerald Viola, avait réitéré en janvier dernier la volonté du chef de l‘État de « protéger les droits des citoyens LGBT », laissant toutefois au peuple la décision de légiférer sur la « dépénalisation de l’homosexualité. »

Malgré les condamnations des chefs religieux et traditionalistes accusant les autorités de « transgresser la volonté de Dieu en adhérant à des tendances et pratiques importées », comment arrêter et poursuivre des gens sur la base de lois qui seraient ensuite jugées inconstitutionnelles ?

Il s’agit donc de « solliciter l’opinion des Malawites », afin « d’éclairer notre politique en la matière », a souligné la ministre.

Une étude révélait en 2014 que plus de 90% de la population ne souhaitait pas d’homosexuels dans son proche voisinage, jugeant « leurs pratiques : antichrétiennes et coupables ».

Un tribunal de Blantyre, capitale commerciale du pays, a même condamné à 14 ans de prison et aux travaux forcés un couple gay, Tiwonge Chimbalanga, 20 ans, et Steven Monjeza, 26 ans, reconnu coupable en 2010 « d’avoir violé l’ordre de la nature », parce qu’ils s’étaient organisés une célébration de mariage. La première du pays entre deux hommes. Une « indécence caractérisée » selon le juge, qui a choisi de leur infliger la peine maximale prévue par le code pénal, afin de « protéger le public » d’une quelconque tentation de reproduire « cet exemple horrible ». Une décision qui a néanmoins suscité une indignation internationale.

Le président de l’époque Bingu wa Mutharika, qui avait également qualifié la cérémonie de « crime contre la culture, la religion et les lois de son pays », avait ensuite gracié les deux hommes, après un entretien et l’intervention du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.

A l’exception notable de l’Afrique du Sud, la plupart des pays africains considèrent toujours l’homosexualité comme un crime et entravent d’autant plus la lutte contre le virus VIH, qui affecte pourtant 9% des 17 millions d’habitants du Malawi, un des taux les plus élevés au monde.

Valentine Monceau
stophomophobie.org

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>> Malawi will hold public consultations to assess whether to reform colonial-era laws that ban homosexuality, the government said Friday.

The southern African nation was the focus of controversy in 2010 when it jailed a gay couple for gross indecency after they held the country’s first same-sex public « wedding ».

Then president Bingu wa Mutharika said the pair had committed a crime against Malawi’s culture, religion and laws but later pardoned them on « humanitarian grounds » after a meeting with UN secretary general Ban Ki-moon.

Legislation outlawing sodomy was suspended two years ago to await a government review in a country where many traditional Christian communities view homosexuality as sinful.

President Peter Mutharika’s government will hold « public enquiries… in order to seek the views of Malawians on the issue, » Janet Banda, solicitor general and secretary for justice, said in a statement.

The outcome of the consultation « should inform the government’s position, » she said. « The issue of lesbian, gay, bisexual and transgender rights is still an outstanding issue for Malawi, both at the local and international (level). »

Malawi relies on international aid money, and its anti-gay laws have strained ties with donors.

The country’s small gay community keeps a low profile due to fears over anti-gay public sentiment and the law.

The government has in the past urged homosexuals to come out to help the fight against AIDS, with nine percent of the adult population infected with HIV — one of the highest rates in the world.

Many African countries, with the exception of South Africa, have laws that ban or repress homosexuality.