Cannes 2016 : Xavier Dolan remporte le Grand prix du Festival pour son film « Juste la fin du monde » (VIDEO)

Deux ans après « Mommy » et son « Prix du Jury 2014 », Xavier Dolan est reparti du 69e Festival de Cannes avec le « Grand prix » cette fois, pour son sixième long métrage au casting 100% français « Juste la fin du monde », un drame tiré de la pièce éponyme de Jean-Luc Lagarce, ou l’après-midi en famille d’un jeune auteur qui, après douze ans d’absence, retourne dans son village natal pour annoncer aux siens sa mort prochaine.

Les larmes aux yeux et le cœur battant, le jeune prodige a multiplié les remerciements, envers l’institution, le jury, sa productrice également et sa muse Anne Dorval, qui lui avait fait découvrir la pièce originale : « J’espère tellement ne pas avoir déçu Jean-Luc Lagarce », a déclaré le cinéaste sur scène, en invoquant la mémoire de l’auteur décédé du sida en 1995.

« Tout ce qu’on fait dans la vie, on le fait pour être aimé, pour être accepté », a-t-il déclaré devant le public du Grand Théatre Lumière. « Plus je grandis, plus je réalise qu’il est difficile d’être compris. Votre confiance me montre qu’il faut parler de soi. Même si l’émotion voyage parfois mal, elle arrive toujours à destination. La bataille continue, je ferai des films toute ma vie. Je préfère la folie des passions à la sagesse de l’indifférence. »

Dans son prochain film, qui sera le premier en anglais, le réalisateur traitera à nouveau du sujet de l’homosexualité avec en vedette l’acteur de Game of Thrones, Kit Harington, alias Jon Snow.

Autre grande victoire, à 79 ans, Ken Loach a remporté sa deuxième « Palme » , 10 ans après « Le Jour se lève ». Le Britannique a été récompensé pour « I, Daniel Blake » (Moi, Daniel Blake). Un film dans la veine sociale et engagée que porte inlassablement Loach, qui revendique un « cinéma de protestation ». Il a reçu son prix en dénonçant les ravages du néo-libéralisme et a conclu, trophée en main, « qu’un autre monde est possible, et que c’est souhaitable ».

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Caméra d’or – prix récompensant le meilleur premier film : Houda Benyamina, pour Divines. L’histoire de Dounia, qui, dans une banlieue où se côtoient trafics et religion, a soif de pouvoir et de réussite.

Prix d’interprétation masculine : Shahab Hosseini, dans Forushande (en français : Le Client), d’Ashgar Farhadi. Il y incarne Emad, la moitié d’un couple iranien qui d’un couple de comédiens dont le déménagement forcé va bouleverser l’existence. (En salle en le 2 novembre 2016.)

Prix du jury : Andrea Arnold, pour American Honey. Le raod-trip d’une adolescente embarquée dans une virée de débauche par l’équipe commerciale d’un magazine.

Prix du scénario : Ashgar Farhadi, pour Forushande.

Prix d’interprétation féminine : Jaclyn Jose, dans Ma’Rosa, de Brillante Mendoza. Le destin d’une mère courage, épicière et dealeuse de drogue pour joindre les deux bouts dans un quartier populaire de Manille.

Prix de la mise en scène ex-aecquo : Cristian Mungiu pour Baccalauréat, et Olivier Assayas pour Personal Shopper. Le premier raconte l’histoire d’une élève modèle qui risque de rater son bac après une agression, le second celle d’une personal shoppeuse (Kristen Stewart) qui a des visions.