Cameroun : l’influenceuse trans « Shakiro » incarcérée à Douala pour « tentative d’homosexualité »

Elle a été interpellée avec une de ses amies, le 08 février dernier, alors attablée à un restaurant, « parce qu’ils n’étaient pas habillés comme tout le monde », a déclaré dans la presse l’une des sources qui a « alerté » la police. « Apprêtées, en robe ou cheveux tressés, colorés », la vidéo de leur arrestation continue de tourner sur les réseaux.

La veille, Loïc Midrel Njeukam, alias « Shakiro », célèbre influenceuse camerounaise, avait également passé la nuit chez un de ses amis. De quoi alimenter les rumeurs « d’actes homosexuels », passibles dans ce pays d’Afrique centrale de 6 mois à 5 ans fermes, avec amende.

Dès le lendemain, elles comparaissaient, sous aveux tronqués, devant un Tribunal de première instance, sans assistance juridique ni même avoir pu consulter un avocat ou leur famille. Elles ont été inculpées pour « tentative d’homosexualité », outrage privé à la pudeur, défaut de carte nationale d’identité, et sont depuis incarcérées à la prison centrale de New-Bell, à Douala.

Ce n’est malheureusement pas la première fois que Shakiro est accusée, mais il n’y a pas eu « flagrant délit ». On ne l’a pas surprise « en plein rapport » avec une personne de son sexe, précise Maitre Alice Nkom, avocate et militante des droits humains, qui défend le dossier avec son confrère, Richard Tamfu.

L’avocate dénonce une violation des droits de l’Homme. « La loi prévoit que dans le cas où l’arrestation viole la loi de cette manière, le juge doit appliquer l’habeas corpus c’est-à dire ordonner la libération immédiate de cette personne », insiste-elle.

L’affaire a été renvoyée au 10 mars prochain.

Là encore, si certains se réjouissent néanmoins de ces persécutions, beaucoup d’internautes, dont des célébrités sur les réseaux, ironisent, se moquant des autorités camerounaises qui, au lieu d’œuvrer contre la véritable criminalité qui étouffe et tue le pays, se targuent de persécuter les homosexuels, « parce qu’il faut toujours un coupable pour satisfaire nos besoins de sang ».

Notre équipe se mobilise pour soutenir et promouvoir les actions de l’association Adefho, fondée par Me Alice Nkom. Logistique, juridique… les fonds recueillis serviront majoritairement à défendre les personnes qui encourent ces condamnations pour homosexualité.

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