Bilan des États généraux de la bioéthique : « Ce n’est pas l’opinion des Français mais des gens qui ont participé au débat »

Le président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), Jean-François Delfraissy, a rendu, ce mardi 5 juin, son rapport de synthèse sur les consultations menées entre janvier et avril. L’ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) aux femmes célibataires ou aux couples de lesbiennes, promesse de campagne du candidat Macron, a dominé les débats, 71 rencontres en régions, sans dégager toutefois « de consensus sur le sujet », affirme M. Delfraissy.

Les opinions restent très polarisées « mais la concertation a soulevé tout un ensemble de questions : l’accès aux origines et la levée ou non de l’anonymat du don de gamètes, une interrogation sur ce qu’est la notion de famille, aujourd’hui en 2018, la place à accorder aux grands-parents ».

Les opposants, en particulier La Manif pour tous, se sont particulièrement mobilisés, avec des votes contre la PMA pour toutes, qui se sont envolés à plus de 80 %, et cette crainte récurrente évoquée d’une marchandisation de la procréation et la mission de soin de la médecine.

Cette synthèse ne reflète pas néanmoins l’opinion française, « mais celle des seuls participants à la concertation ». Ce n’est pas un sondage, mais des grandes leçons tirées de chacune des questions posées, insiste M. Delfraissy, qui rappelle que c’est avant tout le nouvel avis qu’il doit rendre à l’automne qui présentera des « pistes de réflexion » pour le législateur et servira de base à l’élaboration du projet de loi.

300.000 enfants ont été conçus par FIV entre 1981 et fin 2014. « Si la tendance se poursuit, un total de 400.000 sera atteint fin 2019 », selon l’Institut national d’études démographiques, qui a également dévoilé ces chiffres, ce lundi 4 juin, dans son bulletin mensuel « Population et Sociétés ».

La PMA est actuellement réservée aux couples hétérosexuels en âge de procréer et dont au moins l’un des deux membres est stérile.