Berlin : Après les immigrés, Thilo Sarrazin s’en prend aux gays

Déjà connu pour ses sorties anti-immigrés, Thilo Sarrazin a encore frappé. Cette personnalité du Parti sociodémocrate (SPD), ancien sénateur du Land de Berlin et membre du Conseil d’administration de la Bundesbank, s’est déclaré hostile au mariage égalitaire – pourtant soutenu par son propre parti, à deux semaines des élections générales. Parler de mariage pour les couples de même sexe, c’était à peu près comme «dire d’un paresseux que c’est un lion», a-t-il déclaré dans les colonnes du magazine «Compact», très marqué à droite.

_Thilo-Sarrazin«Grand n’importe quoi»
Sarrazin est l’un des invités vedettes d’un congrès organisé sur ce thème, en novembre à Leipzig. Il s’y exprimera au côté de Béatrice Bourges, une des figures de proue des «Manifs pour tous» en France. Principal thème de l’événement, organisé par «Compact»: la théorie du genre dans les écoles et la défense du modèle familial traditionnel. Dans le même mensuel, le politicien de 68 ans qualifie la théorie du genre de «grand n’importe quoi». Et de glisser: «Mais attention, les tantes (Tunte) peuvent être très coriaces!» Jamais un dirigeant de cette stature n’avait osé utiliser ce mot particulière insultant – probablement ici en référence aux organisations LGBT.

Exclusion
«M. Sarrazin est apparemment guidé par haine et par la misanthropie. Ses remarques homophobes et racistes le rapprochent plus du NPD (cypto-néonazi, ndlr.) que de la social-démocratie», a estimé Jan Stöß, ministre berlinois du SPD. En 2010, Thilo Sarrazin avait été au cœur d’une vaste controverse avec la sortie de son livre «Deutschland schafft sich ab» (L’Allemagne court à sa perte) – un immense succès de librairie où le ténor du SPD s’en prenait à la politique migratoire allemande, un système «qui produit constamment de nouvelles petites filles à foulard». Il avait failli être exclu de son parti… jusqu’à ce qu’il s’engage à ne plus remettre en cause les bases de la social-démocratie dans ses déclarations publiques.