Alors que la France pleure les victimes des attentats, en Ile-de-France, la Manif pour tous auditionne les candidats de droite !

Convoqués par le mouvement anti-égalité, pour « exprimer » leurs positions sur la famille, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France, DLF), Valérie Pécresse (LR) et Wallerand de Saint-Just (FN) ont répondu présents pour la région Ile-de-France, les autres candidats ayant décliné.

Quelques participants ont, pour l’occasion, ressorti les pulls vendus lors des manifestations de 2014. Sur les écrans passent en boucle les images des foules rassemblées à Paris et Bordeaux, assorties de formules du combat culturel dans lequel les opposants au mariage homosexuel ont choisi de rentrer, telles que « Stop à la familiphobie », « La résistance doit continuer » ou « Venez changer l’histoire ». Dans l’assistance, Axel Rokvam des Veilleurs, Frigide Barjot, l’ex-égérie du mouvement, ou encore la vice-présidente du SIEL de Karim Ouchikh, Martine Pincemin.

La réunion commence par une intervention de Ludovine de La Rochère, « soulignant » les enjeux soulevés par les élections régionales. Et, pour animer la soirée, Geoffroy Lejeune, toujours, le fameux rédacteur en chef de Valeurs actuelles, qui le 21 novembre dernier se faisait remettre en place avec force arguments chez Ardisson par Dounia Bouzar, anthropologue et auteur de plusieurs livres, dont « La vie après Daesh », qui a démonté tous les chiffres et termes erronés du « journaliste ». Il avait d’ailleurs fini par se taire pour attendre la fin du débat avec un air dépité.

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Lutter contre les subventions des associations LGBT, la PMA, le mariage pour tous…

Premier à être questionné est la tête de liste Front national à Paris. Interrogé sur sa vision de la famille, Wallerand de Saint-Just a lu le préambule du programme du Front national, arguant que, si les paroles des candidats s’envolent, « les écrits restent » ; il rappelle que « la famille est l’élément central et fondamental de la société » et se prononce en faveur d’une politique familiale volontariste.

Après la polémique suscitée par les propos de Marion Maréchal, tête de liste FN en Paca, sur la suppression des subventions accordées au Planning familial, le candidat parisien a été invité à se positionner sur ce point. Il a déclaré vouloir « être franc » : « je n’ai pas décidé de supprimer les subventions de ces associations ». « Il est du devoir des responsables politiques de s’attacher à ce qui constitue les véritables préoccupations de ses compatriotes », a-t-il expliqué, ne voyant « pas pourquoi on parlerait des questions d’avortement et de contraception au moment des élections régionales ». Mais, lorsque Geoffroy Lejeune, « le journaliste » l’a invité à s’adresser directement au public pour lui délivrer « le mot de la fin », le trésorier du Front national a alors affirmé que, « depuis le début », le FN était « le seul mouvement politique à avoir prôné l’abrogation pure et simple de la loi Taubira ». Pas d’égalité donc pour les couples LGBT, ni d’ailleurs les familles homoparentales.

« Pécresse, ton programme, l’homophobie pour tous »

Face à ses adversaires du Front national et de Debout la France, Valérie Pécresse a joué la carte de l’expérience : « Ma politique régionale sera une politique familiale », a-t-elle déclaré avant de présenter les principales mesures de son programme à destination des jeunes avec, par-dessus tout, la lutte contre le gaspillage des financements octroyés aux associations n’ayant pas vocation à agir directement sur la région. Pas de subventions, donc, pour les organismes luttant pour « l’indifférenciation des sexes » et promouvant la « théorie du genre ».
L’argument saura convaincre l’assemblée, alors que rappelons le : la « théorie du genre » est une invention de ses détracteurs. Ce qui existe, ce sont les « gender studies », venues des Etats-Unis. Un champ d’études universitaires né dans les années 1960, en parallèle du développement du féminisme. Son propos : étudier la manière dont la société associe des rôles à chaque sexe. Exemples : « pourquoi les hommes font moins le ménage », « pourquoi une femme mécanicienne ou un homme sage-femme paraissent insolites », etc.

L’un des postulats de ces études était de distinguer le « genre », la construction sociale (les filles aiment le rose, les garçons le bleu) du sexe physique. D’où le recours croissant à l’utilisation du terme « genre », par exemple pour dénoncer les « stéréotypes de genre ».

On n’enseigne donc aucune « théorie du genre » dans les écoles, pas de programme secret ou caché visant à « manipuler » les enfants. Les « anti » citent ainsi régulièrement une étude du syndicat Snuipp sur la question, en général sans préciser qu’il s’agit d’une réflexion syndicale et pas du programme officiel (EnSavoir+)

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Trois militantes du collectif Oui Oui Oui (Oui au mariage, oui à la filiation, oui à la PMA !) ont tenté une action pour rappeler à la candidate que son programme, c’était « l’homophobie pour tous », en référence à la volonté de Valérie Pécresse de « démarier les couples du même sexe ». Elles auront bien malheureusement été expulsées manu militari.

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Nicolas Dupont-Aignan a pour sa part estimé avoir une position claire sur la famille : opposé à la GPA, à la PMA et à une marchandisation de l’enfant « qui le révolte ». Taclant Valérie Pécresse, sur la liste de laquelle figure Chantal Jouanno (deuxième de la liste LR dans les Hauts-de-Seine) aux positions familiales divergentes, il a jugé que les listes DLF étaient plus cohérentes. Estimant que « les socialistes veulent détruire la famille », il a déclaré qu’un « grand ménage » devait être fait au niveau des subventions accordées aux associations. Il a enfin exhorté une assemblée enthousiaste à « se lâcher au premier tour ».

Effectivement, nous le saurons pourquoi il est nécessaire de ne pas voter pour des candidats qui prônent la discrimination de leurs concitoyens.

Avec source : Eléonore de Vulpillières
LeFigaro.