83% des Français pensent que l’État devrait mettre davantage de moyens pour lutter contre les actes homophobes

L’Ifop a publié ce mercredi 26 juin une étude qui met en lumière une acceptation croissante de l’homosexualité et de l’homoparentalité dans la société française, mais aussi la persistance de certains clichés.

Ainsi 85 % des sondés considèrent que c’est « une manière acceptable de vivre sa vie », contre 24 % en 1975.
Pour 83 %, soit plus de huit Français sur dix, un couple homosexuel est capable d’assurer son rôle de parents aussi bien qu’un couple hétérosexuel, avec peu de différences que ce soit deux mères (taux d’acceptation de 72%) ou deux pères (un taux d’acceptation de 68%).
72 % (contre 66% en 2005) précisent qu’un enfant peut se développer aussi bien avec des parents homosexuels qu’hétérosexuels, « du moment qu’il reçoit amour et attention ».

Seuls 8 % des Français jugent encore que l’homosexualité est « une maladie que l’on doit guérir ». Ils étaient 42 % en 1975.

72 % des personnes interrogées affirment par ailleurs qu’ils accepteraient bien que leur enfant soit homosexuel. Taux d’acceptation qui chute néanmoins à 43 % chez ceux témoignant d’une pratique religieuse et fréquentent un lieu de culte chaque semaine. Ils sont en majorité pourtant davantage conscients des progrès à faire, mais les habitudes sont tenaces.

41% des Français confient employer encore des injures telles que « enculé » ou « pédé », principalement les moins de 35 ans (53% contre 37% au-delà). Et, autant dans les cercles privés (26%), scolaires (25%), que professionnels (22%). Ils le sont légèrement moins dans le cadre d’activités ou de manifestations sportives (17%).

83% pensent donc que l’État devrait mettre davantage de moyens pour lutter contre les actes homophobes, que ce soit dans la mise en place de moyens pour accompagner les victimes d’agressions envers les LGBT (90%), dans l’instauration de plus de mesures éducatives pour l’acceptation des différences d’orientation sexuelle ou d’identité de genre (86%) et dans la prise en compte des problématiques LGBT dans son dispositif de protection de la jeunesse (88%).

Enfin, si 78% des répondants sont en faveur d’un changement simple de l’état civil des personnes transgenres (sans être conditionnée à une opération), 39% estiment que les personnes qui veulent changer de sexe ont un problème psychologique.

Ces résultats « constituent un réel outil pour identifier des stratégies et des actions concrètes en vue de favoriser l’acceptation des LGBT dans notre société », a déclaré Frédéric Potier, préfet en mission de service public et délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah). « 50% des Français déclarent avoir confiance en notre gouvernement pour pallier aux carences actuelles identifiées dans le sondage ».

L’étude a été réalisée pour la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais et la DILCRAH, par questionnaire auto-administré en ligne du 29 mai au 3 juin 2019 auprès de 3 013 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.