Des dizaines de milliers de personnes ont défilé ce samedi 7 juin lors de la WorldPride, transformant la manifestation festive en tribune de contestation contre les orientations assumées de l’administration Trump envers les droits des personnes LGBT+, et en particulier des personnes transgenres.
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, le président américain a en effet engagé une série de mesures controversées, qualifiées de discriminatoires par les organisations de défense des droits humains. Décrets sur la biologie « immuable », exclusion des personnes trans de l’armée, restrictions d’accès aux soins de transition… Autant d’attaques ciblées par les militant·es, bien au-delà des frontières des États-Unis.
Pour beaucoup, l’atmosphère de ce rassemblement est empreinte d’un mélange de fierté, de colère et d’inquiétude, dans un pays où certaines personnes LGBT+ disent à nouveau devoir taire leur identité dans la sphère professionnelle.
Sur la scène principale, la comédienne transgenre Laverne Cox a galvanisé la foule par un message d’unité et d’espoir, tout en dénonçant la défiance croissante à l’égard des institutions. « C’est vous qui me donnez la force de continuer », a-t-elle lancé, visiblement émue.
La portée internationale de l’événement s’est également illustrée par la présence de figures militantes venues de l’étranger, comme la Britannique Yasmin Benoit, mannequin et activiste, qui a tenu à manifester sa solidarité. « Ce gouvernement ne veut pas nous voir ici, et c’est justement pour cela que nous devons être là », a-t-elle déclaré en saluant la foule du haut d’un bus décoré.
À travers le monde, les offensives contre les droits des personnes LGBT+ se multiplient, y compris en Europe. Certaines marches des fiertés ont été annulées ou interdites ces derniers mois, victimes d’une poussée conservatrice ou d’une instrumentalisation politique. En France, c’est l’affiche de la Marche qui déclenché une vague d’indignation jusqu’au sommet de l’État. Un rappel que la visibilité reste, en elle-même, un acte politique.
Bill George, 74 ans, militant de longue date, évoquait une « nouvelle offensive conservatrice », regrettant de voir des acquis remis en cause. « Nous pensions avoir franchi des étapes irréversibles, mais l’Histoire nous enseigne qu’aucun progrès n’est jamais garanti », dit-il, le regard ferme sous sa casquette militante.
Loin d’un simple défilé, la WorldPride de Washington 2025 a fait office de baromètre d’un climat sociopolitique crispé, où les avancées des dernières décennies sont perçues comme fragilisées. Et la réponse, massive et déterminée, rappelle une vérité que nul décret ne peut abolir : la fierté n’est pas négociable.