Une première association LGBT « en voie de légalisation » au Mozambique, qui a dépénalisé l’homosexualité en 2015

Lambda, qui milite pour l’égalité des droits, ne pouvait prétendre à une reconnaissance officielle de son statut, ses activités étant considérées comme « contraires à l’ordre moral, social et économique du pays et pouvant porter atteinte aux droits d’autrui ou au bien public. »

Le Conseil constitutionnel a invalidé en octobre cette disposition de la loi (de 1991 sur les associations), estimant qu’elle contredisait la Constitution, et notamment l’article 52, stipulant que seules « les organisations armées militaires ou paramilitaires et celles qui encouragent la violence, le racisme, la xénophobie ou qui poursuivent des buts contraires à la loi sont interdites », rapporte francetvinfo. Lambda réclamait son enregistrement depuis 2008. 10 ans déjà !

Le Conseil constitutionnel n’a pas spécifiquement mentionné l’association, mais son directeur exécutif, Danilo da Silva, y présage « une ouverture » vers cette reconnaissance juridique tant attendue, a-t-il déclaré sur la chaîne Deutsche Welle, indique Global Voices.

« Profitons de l’occasion pour apprendre de cette décision que ce n’est pas seulement une victoire pour les personnes LGBT, mais pour tous ceux qui sont différents et qui ont des idées différentes », a-t-il insisté, saluant une « ode à l’égalité, la paix et à l’harmonie sociale », ajoutant qu’il était en ce jour « très fier d’être mozambicain. »

Sur 54 pays africains, 38 pénalisent encore l‘homosexualité, décriminalisée au Mozambique depuis juin 2015. L’ancien code pénal, adopté en 1886 du temps de la colonisation portugaise, prévoyait l’application de « mesures de sécurité » contre les personnes « s’engageant habituellement dans des actes contre nature ». Une garantie qui aurait pu être utilisée pour persécuter les homosexuels, les exposant à des peines de travail forcé pouvant aller jusqu’à trois ans, mais qui n’a jamais été appliquée depuis l’indépendance du pays, en 1975.