Un « thérapeute » de « réorientation sexuelle » fait son coming-out « à la recherche de l’âme frère »

C’était l’un des plus célèbres « praticiens » mormons du genre, fondateur d’ailleurs, dans les années 1990, d’un programme, « Journey into Manhood » (voyage dans la virilité), pour « accompagner » les homosexuels dans la foi, en réprimant leurs sentiments afin de leur permettre d’épouser une personne du sexe opposé, conformément aux enseignements de l’Église. Contraintes qu’il s’était également imposées, jusqu’à cette révélation partagée, ce 21 janvier 2019, « en groupe privé » sur Facebook :

« Je l’avais déjà pressenti l’année dernière, des changements importants s’imposent dans ma vie. Une rupture notamment. J’ai compris qu’il était temps que je m’affirme tel que je suis, en tant qu’homme gay. »

Mais l’optique d’un célibat ne lui convenant guère, David Matheson serait aussi à la recherche d’un partenaire, selon Truth Wins Out, qui milite contre les préjugés anti-LGBT et a dénoncé l’hypocrisie du thérapeute, en dévoilant l’information.

L’homme récuse toutefois les « accusations de fraudes ». Il regrette des dommages générés par ses actions, mais reste persuadé d’avoir « aidé beaucoup, beaucoup de gens parce qu’ils me l’ont dit », assure-t-il. « Je n’ai jamais fait semblant, j’étais sincère, même si enfermé dans une prison idéologique qui alimentait ma propre homophobie. »

« J’espère qu’il œuvrera désormais à y remédier », a réagi dans la presse l’un de ses ex-patients, Chaim Levin. « Je suis heureux qu’il ait retrouvé son chemin mais je ne peux m’empêcher de penser à ces centaines sinon milliers d’autres victimes, toujours coincées dans un placard, en partie créé par M. Matheson. »

Selon une étude publiée en janvier 2018 par The Williams Institute, l’école de droit l’université UCLA, près de 700 000 Américains auraient déjà subi ce type de traitements, censés modifier l’orientation sexuelle, l’identité et/ou expression de genre des LGBTQ, dont 350 000, alors mineurs.

Ces pratiques sont pourtant erronées. Elles renforcent la haine de soi, la dépression et sont condamnées par tous les grands organismes de santé, y compris aux États-Unis, où elles restent néanmoins encore légales, dans plus d’une trentaine d’États.