Un show-room anti-PMA et GPA à Paris pour alerter sur les « tendances » en matière de « conception industrielle des enfants »

Alliance Vita, association fondée par Christine Boutin, défavorable à l’avortement ainsi qu’à la procréation médicalement assistée pour tou.te.s, a ouvert, ce 17 avril, pour quatre jours, un « showroom clandestin de la procréation », dans une boutique située passage Choiseul, rue commerçante du 2ème arrondissement de Paris.

Sur les rayonnages, des bébés « sur mesure », « codes-barrés », « à vendre, louer ou partager », des mannequins féminins enceintes, dites « femmes porteuses », pour dénoncer la « GPA », mais aussi des modèles masculins, « géniteurs anonymes », aux visages cachés sous des sacs siglés « PMA » : cette « menace cachée ».

Une opération de communication, « pour faire le point des états généraux de la bioéthique », qui auraient permis « de mesurer combien les citoyens qui s’intéressent à ces questions sont hostiles à l’instauration d’un “droit à l’enfant” et à l’eugénisme induit par les nouvelles techniques procréatives », selon Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, anciennement chef de file de la Manif pour tous : « Emmanuel Macron ne peut pas l’ignorer ! »

Le mouvement souhaite ainsi que le président de la République renonce à sa promesse d’étendre notamment la PMA à toutes les femmes, l’enjoignant également à « écarter toute fabrication industrielle et toute vente d’être humains » ; « récuser toute forme d’eugénisme » ; « défendre l’intégrité du génome contre les bébés OGM, les fécondations à 3 parents génétiques ou plus, etc. » ; « Protéger la maternité corporelle et son unité, en se prononçant contre les projets de gestion pour autrui, d’utérus artificiel ou d’auto-reproduction » et « garantir la parité homme-femme dans l’engendrement ».

« Ce showroom clandestin constitue “le dernier appel avant mobilisation générale” », précise le communiqué, toute forme d’action, dont un retour dans la rue, n’est donc pas impossible. « Alliance VITA a voulu montrer ce qui menace l’humanité pour prévenir ces graves dérives. Nous exposons en boutique, preuves à l’appui, tout l’éventail d’un marché débridé de la procréation que nous voulons éviter. »

Nous resterons tout aussi mobilisés !

L’InterLGBT se réserve le droit d’étudier tous les recours juridiques possibles. Notre conseil également. Aucune réaction toutefois de l’exécutif, ni indignation. Mais plusieurs élus du 2ème arrondissement, dont le Maire Jacques Boutault, ont réagi, se déclarant « heurtés par cette initiative offensante ».

Cette opération de communication de Vita International est « dégradante et irrespectueuse pour les familles dans toute leur diversité. Elle reflète une tendance inquiétante à la régression sur ces sujets de sociétés… Écologiste donc féministe, je suis favorable à la liberté de chacune de disposer de son corps », précise M. Boutault. « Je soutiens la PMA pour toutes et la reconnaissance dans l’état civil des deux parents d’enfants né.e.s de PMA et de GPA. Le 2e arrondissement accueille l’antenne parisienne du Mouvement Français pour le Planning familial, qui subit régulièrement des attaques de ces mouvements extrémistes, qui agissent en intimidant, provoquant ou manipulant. »

En France, l’aide médicale à la procréation est encore aujourd’hui réservée aux couples hétérosexuels infertiles. Au début de l’année, un sondage IFOP, publié dans le quotidien La Croix, a confirmé une adhésion massive des Français à l’ouverture de la PMA aux couples de femmes homosexuelles. Ils étaient un peu moins d’un quart, soit 24 %, à y être favorable en 1990. Six sondés sur dix (60%) pensent désormais qu’elles devraient pouvoir y recourir, comme 57% pour les femmes seules. 64 % se sont en outre prononcés pour une autorisation au recours à une mère porteuse, dont 18 % « dans tous les cas » et 46 % « pour des raisons médicales seulement ».

Selon un autre sondage exclusif OpinionWay pour « 20 Minutes », la grande majorité des jeunes ont cette même volonté de faire bouger les lignes sur ces questions. 86 % des 18-30 ans sont favorables à l’ouverture de la PMA à toutes, 76% pour une légalisation de la GPA.

Une opinion de fond et des chiffres qui confondent donc les affirmations de ces antis aux méthodes toujours aussi nauséabondes.