Un autocollant du Printemps français devant le bureau du rapporteur du mariage gay au Sénat

Un autocollant du Printemps français portant l’inscription «on ne lâche rien» a été retrouvé lundi matin sur la porte du bureau de Jean-Pierre Michel, rapporteur PS du texte sur le mariage pour tous. «J’ai demandé une enquête approfondie à Jean-Pierre Bel», annonce-t-il à publicsenat.fr.

La loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe a été voté. Le premier mariage célébré. Mais certains opposants continuent leurs actions. Jusqu’au sein même du Sénat. Une première depuis le début du mouvement. Un autocollant du Printemps français portant l’inscription « on ne lâche rien » a été retrouvé lundi matin sur la porte du sénateur Jean-Pierre Michel. Un acte qui ne doit rien au hasard : le sénateur PS de Haute-Saône n’était autre que le rapporteur du texte sur le mariage pour tous au Sénat.

« Un acte étonnant, grave et inadmissible »

« C’est arrivé entre vendredi 17 heures, quand mon assistant a quitté le bureau, et lundi matin à 10 heures, quand il a trouvé sur la porte de mon bureau un autocollant du Printemps français disant « on ne lâche rien ». Nous avons appelé les services de sécurité, qui ont pris une photo », explique à publicsenat.fr Jean-Pierre Michel. « J’ai demandé une enquête approfondie au président du Sénat Jean-Pierre Bel pour savoir d’où cela venait », annonce le sénateur PS. La présidence du Sénat n’a pour l’heure pas reçu la demande d’enquête. Ça ne saurait tarder. Elle a été envoyée par courrier ce mardi matin, selon l’entourage de Jean-Pierre Michel.

Le sénateur dénonce « un acte étonnant, grave et inadmissible ». A-t-il une idée de l’auteur ? Elu, assistant parlementaire, fonctionnaire ? « Je ne sais pas de qui ça vient » affirme l’élu de Haute-Saône.

On peut facilement écarter une intrusion extérieure. Pour rentrer dans le Sénat, un badge est nécessaire. Les invités extérieurs son dument annoncés. Ils doivent montrer patte blanche. Le Sénat est, comme tous les bâtiments officiels, en niveau de plan Vigipirate rouge. Les regards se tournent donc vers les personnes qui ont accès à la Haute assemblée. Problème : cela fait du monde. « Il y a 1.200 fonctionnaires, 800 assistants et 348 sénateurs au Sénat. Beaucoup de gens ont une autorisation et une capacité d’accès. Les plages horaires concernées sont importantes. Nous allons tout mettre en œuvre pour retrouver le responsable, mais c’est retrouver une aiguille dans une botte de foin », glisse-t-on du côté de la sécurité.
Un assistant parlementaire de droite ?

S’il sera difficile de retrouver le responsable, il y a cependant des pistes. Dans l’entourage de Jean-Pierre Michel, on va même jusqu’à évoquer « un assistant de droite, très présent lors des auditions et qui tweettait durant l’examen du texte sur le mariage pour tous avec le compte Twitter de la Manif pour tous. Mais ça peut être n’importe qui, même un fonctionnaire. Mais je ne le pense pas ».

Le bureau de Jean-Pierre Michel est au 13 rue Garancière, juste à côté du Palais du Luxembourg. Un digicode avec caméra se trouve à l’entrée. Le bâtiment est aussi relié via un couloir sous-terrain à autre immeuble appartenant au Sénat, au 26 rue de Vaugirard. Des agents de sécurité se trouvent à cette entrée. Mais entre les deux, des couloirs et plusieurs étages qui échappent aux caméras ou à la surveillance. On en saurait plus sur l’heure des faits en revanche : lors de la ronde de sécurité de 7h30 lundi, rien n’aurait été constaté sur la porte du bureau, rétrécissant ainsi la plage horaire. Cet élément ne peut être cependant confirmé.