Tribunal de Genève : 16 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat d’un homosexuel en mai 2013

L’accusé était venu à Genève pour rejoindre un proche qui lui avait trouvé une place de travail. Marié à une femme en Italie, mais père d’une petite fille née à Londres d’une autre femme, le jeune home de 21 ans était hébergé chez un trentenaire onésien, qui faute d’espace dans son appartement lui avait propose de s’installer dans son garage.

Un soir, les deux hommes se rejoignent dans ce box après avoir échangé une série de SMS. Ils ont une relation sexuelle. Au terme de l’acte, le Kosovar frappe mortellement la victime à la tête à l’aide d’un cric puis d’un tournevis, subtilise l’argent qui se trouve dans son portefeuille et s’enfuit. Selon le rapport d’expertise, entre 25 et 37 coups ont été portés au visage, sur le cou et le torse de la victime, dont les mains ont été ligotées. Le lendemain, la police retrouvera le corps dénudé. L’ADN et les traces de sperme permettront de remonter la piste de l’assassin, parti en Italie.

Deux ans après cette nuit du 24 mai 2013, le premier acte du procès avait tenté de reconstituer le parcours du prévenu. Face aux juges, il a affirmé avoir été forcé à avoir un rapport sexuel avec son logeur : « J’ai été menacé, frappé. Je ne voulais pas avoir cette relation sexuelle, je ne suis pas homosexuel ».

Une défense qui n’aura toutefois pas convaincu. Bien qu’ils ne puissent exclure qu’il y ait eu une forme de bagarre, les médecins légistes n’ont constaté aucune lésion de défense, ce qui laisse penser que « la victime était assise ou couchée », dans une position vulnérable donc, lorsqu’elle a reçu des coups : « Il aurait été facile de la neutraliser » sans la tuer, ont ainsi estimé les magistrats, avant de condamner l’accusé pour assassinat : « Il a agi de manière brutale, avec une violence inouïe. Ensuite, il a pris des mesures pour camoufler ses actes… »

L’homme écope d’une peine de 16 ans de prison et 60.000 fr (soit un peu plus de 55.000 euros) pour le préjudice moral des parents de la victime, « soulagés que le Tribunal criminel ait retenu la véritable version des faits et que la mémoire de leur fils soit réhabilitée », a indiqué leur avocate.