Suisse Franc fort: la Pride de Zurich pleure misère

Trois ans après le coup de pub de l’Europride, l’Office du tourisme se désintéresserait du marché gay et lesbien. L’absence de la clientèle européenne se ferait déjà sentir.

 

Désignée au début de l’année par le portail américain GayCities comme la «métropole gay qui monte», Zurich tournerait-elle le dos aux visiteurs gay et lesbiennes? A une semaine de la Gay Pride sur les bords de la Limmat, les organisateurs de l’événement sont amers. Cette année, l’Office du tourisme local n’aurait pas dépensé «un centime» pour promouvoir l’événement. Hormis une notice discrète sur le site, il n’y aurait aucune coopération. En 2009, un budget de 100’000 francs avait été dégagé afin de vanter la parade de l’Europride auprès de la clientèle du Royaume-Uni, d’Allemagne et des Etats-Unis. Mais cette année, le robinet semble fermé. «Nous vivons grâce à cette promotion», déclare Chriss Kling, porte-parole de l’événement, au quotidien régional de Winterthour «Der Landbote», ajoutant: «les gay et les lesbiennes sont traités avec négligence». Du côté de Zurich Tourisme, on dément avoir déserté le marché LGBT: «Le groupe cible a bien un haut budget de voyage, mais généralement, il n’a pas d’intérêts différents de ceux des hétérosexuels.»

 

Séjour cher

Ce désengagement des pouvoirs publics intervient au moment où les organisateurs du Zurich Pride Festival auraient le plus besoin de soutien. La faiblesse actuelle du cours de l’euro leur fait craindre l’absence de visiteurs venus des pays voisins. Ces derniers pourraient préférer d’autres destinations plus abordables, dans la Zone euro. «Le week-end à Zurich revient cher», rappellent-ils. Dans les hôtels qui se sont profilés sur le segment «gay-friendly», les affaires ne sont pas bonnes. Au Platzhirsch, où 40% de la clientèle est gay, l’offre spéciale Pride n’a pas rempli l’établissement. Quant au luxueux Dolder Grand, qui après sa rénovation il y a quatre ans avait tenté de se faire connaître auprès de ce public en organisant des soirées gay, il a laissé tomber. Le marché n’était pas suffisamment porteur, indique-t-on à la direction.

 

 

 

source:http://360.ch/blog/magazine/2012/06/franc-fort-la-pride-de-zurich-pleure-misere/