Strasbourg Deux jeunes majeurs condamnés pour agression et insultes homophobes

Deux hommes de 19 et 20 ans ont été condamnés lundi par le tribunal correctionnel de Strasbourg à des peines de prison pour avoir agressé un jeune homosexuel dans le tram strasbourgeois, et l’avoir abreuvé d’insultes homophobes.

La victime, décrite par la présidente du tribunal comme « efféminée », avait été prise à partie par les deux prévenus en montant dans le tram au centre-ville, le 8 novembre. Le jeune homme avait été giflé puis avait reçu des coups de pied, mais n’avait pas été grièvement blessé.

D’après une voyageuse qui a assisté à la scène et a témoigné lors de l’enquête, les agresseurs auraient notamment traité leur victime de « grosse tapette, pédé, pédale, sale gay ».

« Regarde ce pédé, je supporte pas de les voir, et maintenant en plus ils vont avoir le droit de se marier », avait lancé l’un des deux agresseurs, ajoutant « ils ne devraient pas avoir le droit d’exister », selon la témoin.

A la barre, les prévenus ont affirmé que c’est la victime qui les avait insultés en premier. En outre, « j’ai dit pédé, mais pas au sens de gay », a affirmé l’un d’eux, réfutant toute connotation homophobe.

Le représentant du parquet, Régis Delorme, a fustigé la « lâcheté » des agresseurs, qu’il a qualifiés de « zorros de l’homophobie » et de « zéros de la liberté ». « Vous n’avez aucun jugement de valeur à porter » sur l’orientation sexuelle de la victime, « et encore moins à vous en prendre physiquement à elle », a-t-il martelé. « Laissez ces gens vivre leur vie », a-t-il ajouté.

Pour la défense, Me Eric Weber a évoqué « une histoire d’insultes entre gamins ». « Sale pédé, on entend ça malheureusement souvent dans les cours des lycées », a-t-il argumenté. En outre, il n’y a eu « ni ratonnade, ni chasse aux pédés », et à peine « une petite claque ».

Le plus âgé des deux agresseurs, déjà condamné pour des violences et outrages, a écopé de 3 mois de prison ferme. Mais il devra purger 6 mois en tout, en raison de la révocation de sursis précédents.

Son complice, au casier judiciaire vierge et dont la participation aux faits a été jugée moindre, a été condamné de son côté à 4 mois de prison avec sursis.