Royaume-Uni : Le spectre de la «propagande homosexuelle» de retour dans les écoles britanniques

Au moins huit établissements publics du royaume ont réintroduit dans leur règlement des articles qui limitent l’expression de la diversité sexuelle. Un retour 25 ans en arrière.

Pas besoin d’aller jusqu’en Russie pour trouver des dispositions réprimant la soi-disant «propagande homosexuelle». Le site LGBT PinkNews a révélé que de nombreuses écoles publiques du Royaume-Uni ont réintroduit dans leur règlement un paragraphe qui limite drastiquement tout débat sur la diversité dans le cadre des cours d’éducation sexuelle. C’est le cas, par exemple de la Castle View Enterprise Academy, à Sunderland. «La discussion objective de l’homosexualité pourra avoir lieur en classe, mais la direction ne permettra aucune promotion de l’homosexualité», y indique-t-on. Au moins huit établissements ont édicté des textes similaires.

Souvenir de l’ère Thatcher
Cette terminologie ressuscite la Section 28, un amendement adopté en 1988 sous le gouvernement conservateur de Margaret Thatcher, et abrogée quinze ans plus tard. Il interdisait aux autorités locales de «promouvoir intentionnellement l’homosexualité» dans le cadre scolaire, ou de «publier de documents dans l’intention de promouvoir l’homosexualité». Même s’il ne prévoyait pas de poursuites pénales, le texte avait permis, entre autres, d’empêcher la création d’organisations estudiantines LGBT. D’après certains, la Section 28 aurait inspiré les dispositions antigay récemment entrées en vigueur en Russie.

«La liberté laissée aux académies et aux écoles de réintroduire une politique homophobe de ce type laisse les étudiants LGBT sur la touche. Or l’école doit être un espace sûr pour les étudiants et les enseignants LGBT, et la réintroduction de section 28 ne le permet pas», a commenté Siobhan MacMahon, porte-parole du groupe LGBTIQ au sein des Verts britanniques. Cette situation, estime-t-elle, souligne la lacune d’un programme national obligatoire pour l’éducation sexuelle.

Comment ne pas penser à l’association le Refuge qui lutte désespérément contre l’isolement de nos jeunes victimes de cette homophobie ?

D’ailleurs, Le Refuge souffre actuellement de la baisse des subventions publiques. Pour les soutenir, si chacun d’entre nous donnait 10 €, nous pourrions sauver l’association, qui reste le seul dispositif en France, conventionné par l’Etat, à proposer un hébergement temporaire et un accompagnement social et psychologique à des jeunes majeurs, garçons et filles, victimes d’homophobie, en rupture familiale.

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L’association qui gère un dispositif d’accueil de 40 places en appartements-relais est confrontée à plus de 500 demandes d’admission par an.

Les jeunes accompagnés connaissent un mal-être et présentent une dévalorisation de l’image qu’ils ont d’eux-mêmes.

Prises de risques, pensées suicidaires, dépendances, scarifications… sont autant de concrétisations de ce mal-être.

L’absence de prise de conscience et de soutien des Pouvoirs Publics est d’autant plus alarmante que les jeunes homosexuel(le)s connaissent un taux de suicide 13 fois plus élévé que leurs pairs hétérosexuels.

Avec 360.ch

Le magazine queer suisse