#Reportage #Bélarus : un an après son agression, Ihar Tsikhanyuk, militant homosexuel continue à réclamer justice

Cela fait un peu plus d’un an qu’Ihar Tsikhanyuk a été interpellé par des policiers alors qu’il était soigné à l’hôpital pour un ulcère. Frappé, menacé, et insulté en raison de son orientation sexuelle, il a finalement été relâché sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre lui.

Après son agression, le 6 février 2013, Ihar a porté plainte pour mauvais traitements.
Mais le bureau du procureur classe la plainte sans suite. Ihar a fait appel de la décision, sans succès.

Il a entamé un nouveau recours qui est n’a toujours pas abouti mais est déterminé à faire valoir ses droits.
Etre gay, ce n’est pas un crime, ça ne porte pas atteinte à la liberté des autres ou à leurs droits.
Alors, je me bats pour que les gays aient le droit de vivre au grand jour. »

Ihar Tsikhanyuk

En décembre 2012, Ihar et d’autres militants avaient tenté de faire officiellement enregistrer l’organisation “Gay Bélarus” rebaptisée “Centre Lambda pour les droits humains“.
Le ministère de la Justice a refusé sous prétexte que l’organisation n’incluait dans ses statuts aucune activité « soutenant la maturité sociale et le développement complet de la jeunesse du Bélarus ».

Peu après, la police a investi des discothèques de Minsk et Vitebsk, contrôlé et filmé toutes les personnes présentes, tout en lançant des insultes homophobes.
Une soixantaine de personnes – toutes membres fondatrices du « Centre Lambda pour les droits humains » – ont été convoquées par le ministère de l’Intérieur pour être interrogées.

Le Bélarus comme l’Ukraine et la Russie est un pays marqué par une forte homophobie alors même qu’il a été la troisième république ex-soviétique à dépénaliser l’homosexualité en 1994.

Aucune législation ne protège les droits des personnes LGBTI alors que les stéréotypes et préjugés sont très répandus dans le pays.
Il n’existe aucune organisation LGBTI officiellement reconnue au Bélarus.
Toutes les demandes d’enregistrement ont été rejetées.
Toutes les demandes d’autorisation pour les marches des fiertés de Slavic, Minsk et Homel, ont été rejetées.

Demandez au Procureur général de rendre justice à Ihar Tsikhanyuk et à faire avancer les droits des personnes LGBTI au Bélarus : http://www.amnesty.fr/AI-en-action/Discriminations/Discriminations/Actions/Belarus-rendez-justice-Ihar-Tsikhanyuk-10119


Ihar Tsikhanyuk – Bélarus par Amnesty_France