Rassemblement contre la LGBTphobie ce 10 novembre 2018 à 14h sur le parvis de la mairie de Gennevilliers

Plus de 560 agressions physiques de personnes LGBT en île de France, 323 en banlieues. Plus de 1200 sur la France, recensées depuis le début 2018 au sein de l’association STOP homophobie. Entre trois et quatre victimes par jour en moyenne, selon les chiffres du ministère de l’intérieur également. Mais aucune véritable réaction des politiques, sinon quelques indignations.

Je m’appelle Lyes, j’ai 23 ans, je suis gay et j’habite à Gennevilliers (en Hauts-de-Seine). J’ai moi aussi été régulièrement agressé en raison de mon « orientation sexuelle », ma façon de « marcher » ou de « m’habiller ». Ils veulent que je sois « normal ». Je n’ai d’ailleurs plus le droit de passer dans certains endroits car je « dégoûte », je suis un « pédé », une « pédale », « je vais crever du sida, brûler en enfer… »

Pour mon entourage et certains de mes proches aussi, « je suis malade, il me faut un imam ». Alors comment ne pas se détester ? Mais lorsqu’on laisse faire, les situations se dégradent et les injures deviennent des coups. On m’a menacé, frappé, je suis tombé dans des guet-apens, j’ai fini par déposer des plaintes. Souvent, on ne les enregistre pas. Les autres ont toutes été classées sans suite.

Double agression. Difficile d’être victime d’homophobie, puis de devoir aussi se justifier, être méprisé, dans un commissariat, par des agents de police qui ironisent et m’interroge sur ma « responsabilité ».

Ce serait « de ma faute ». Et puis, « Vous savez comment ça se passe ici, dans les banlieues ? » C’est ce qu’un gardien de la paix m’a répondu. Et je ne suis pas le seul dans ce « cas » : Hakim, Elena, Alex, Arnaud, Guillaume… La liste s’allonge tous les jours.

Alors pour pouvoir « vivre heureux, il faudrait se cacher » ? Je ne cherche pas à vivre heureux, mais à pouvoir vivre tout court. Nos banlieues ne sont pas des placards !

Voilà pourquoi j’ai pensé nécessaire de lancer une campagne de sensibilisation et mettre en place des permanences associatives, à Gennevilliers déjà, ma ville, pour commencer, une « première ».

Plus de pédagogie et de prévention dans les écoles notamment, et dès le primaire. Formation des agents chargés de prendre les plaintes, avec à disposition les informations pour contacter les associations comme STOP homophobie, qui va suivre les affaires et accompagner les victimes, si nécessaire. Il faudrait que les tribunaux appliquent la loi, les peines, sans hiérarchiser les violences; que les réseaux sociaux nous entendent, s’engagent et traitent réellement les signalements sur leurs plateformes. Que l’on puisse agir sur les sites qui diffusent la haine. Il nous faut des moyens ! Les associations ont besoin de moyens. Homophobie et transphobie ne peuvent sévir en France. « Ni à Genevilliers ni nulle part ailleurs », comme le martèle Jean-Luc Romero-Michel, militant associatif et élu parisien.

Je vous invite donc à nous rejoindre, ce 10 novembre 2018, sur le parvis de la mairie (au 177 avenue Gabriel-Péri 92230) de 14 à 17h, pour manifester, réagir et inciter nos politiques à s’investir pour que la lutte contre les LGBTQI-phobies soit notre Grande cause nationale 2019.

Merci à toutes les personnes qui nous soutiennent dans ce combat.

Page de l’événement sur Facebook.

Appel à cosignatures : lyes@stophomophobie.com / contact@stophomophobie.com
www.stophomophobie.org