Procès pour homophobie et menaces de mort contre Jean-Luc Romero-Michel : Trois mois de prison avec sursis requis

Une peine de trois mois de prison avec sursis a été requise ce jeudi à l’encontre d’un homme qui était poursuivi pour des insultes homophobes et des menaces de mort proférées sur Twitter à l’encontre de Jean-Luc Romero-Michel, conseiller régional, adjoint au XIIe arrondissement de Paris et militant des droits humains. Un moment de vérité que l’élu attendait, comme il le souligne dans une tribune publiée sur le Huffingtonpost, pour « enfin pouvoir essayer de comprendre comment on en vient à menacer de mort quelqu’un qu’on ne connaît même pas ».

Les faits remontent à septembre 2013. Quelques mois après l’adoption de la loi Taubira : « Je venais de me marier, c’était inespéré après dix années de combat et le lendemain j’ai reçu un message bouleversant : un drap avec de la merde dessus et le mot “le mariage est consommé, félicitation aux époux”. Tout cela était d’une très grande violence », a confié l’élu à l’AFP. « Il faut que la justice dise à ces gens-là que twitter, les réseaux sociaux ne sont pas une zone de non-droits ! »

Parmi les commentaires incriminés, l’un signé des « cathos friendly » menaçait Jean-Luc Romero de « l’euthanasier au 9 mm ». Suite à la plainte, les policiers ont enquêté et constaté que les messages provenaient de cybercafés mais surtout d’un ordinateur appartenant à un mécanicien automobile de 73 ans, à la retraite. Interrogé, il a affirmé ne rien connaître à Twitter mais suspecté son fils Tarek Laboun, 31 ans : « le vocabulaire des messages ressemble à la façon de parler de son fils ».

Lors de sa comparution au Tribunal en octobre dernier, le prévenu s’était présenté sans avocat et le procès renvoyé. Et, ce 4 février, à la barre, cet ingénieur des mines, grand barbu au visage émacié, a assuré ne jamais avoir envoyé les messages ni d’ailleurs connaître le conseiller régional. Son avocat a demandé la relaxe plaidant l’absence de preuves. Son client est passible de 5 ans de prison et 75 000 € d’amende. Jean-Luc Romero-Michel a réclamé 1 € symbolique en dommages et intérêts.

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« Ce dossier est symptomatique de l’acharnement, du défoulement ordurier que l’on peut constater sur les réseaux sociaux », a estimé le procureur en appelant le tribunal a prononcé « une peine d’avertissement ».

Le jugement a été mis en délibéré au 31 mars.