Lors du Nice Rainbow Festival, organisé le 10 mai 2025 à Nice à l’approche de la Journée mondiale de lutte contre les LGBTphobies, une vidéo virale publiée par le collectif Eros, qui se présente comme un groupe « d’homosexuels de droite », a suscité la polémique. Dans ce montage en caméra cachée, Yohan Pawer, président du collectif, accuse l’événement d’exposer des enfants à des contenus inappropriés, allant jusqu’à évoquer de la nudité, des livres pornographiques et de l’éducation sexuelle inadaptée.
Des accusations fermement démenties
La ville de Nice et le Centre LGBTQIA+ Côte d’Azur, coorganisateurs du festival, dénoncent une tentative manifeste de manipulation de l’opinion publique : des images sorties de leur contexte, montées pour attiser la haine. Le maire Christian Estrosi (Horizons) a également saisi le procureur de la République, évoquant des propos diffamatoires et un contenu dangereux.
L’espace dédié aux enfants était encadré par une éducatrice spécialisée et proposait uniquement des jeux et des lectures jeunesse, fournis notamment par la librairie Les Parleuses. Les stands d’information sur la santé sexuelle, visibles dans la vidéo, étaient là aussi physiquement séparés, sans accès possible pour les mineurs.
STOP homophobie annonce également une plainte
L’association STOP homophobie, engagée dans l’accompagnement juridique des victimes de LGBTphobies, a elle aussi décidé de porter plainte contre le collectif Eros pour diffusion de contenus mensongers à caractère diffamatoire. Elle s’inquiète de la banalisation des discours de stigmatisation, particulièrement lorsque ceux-ci circulent sous couvert de prétendues « dénonciations internes à la communauté ».
« Ce type de manipulation nuit à la sécurité des personnes LGBT et de leurs enfants, et fait courir un risque réel de régression des droits. La violence symbolique est bien réelle, surtout quand elle vise des événements qui promeuvent l’inclusion », alerte l’association.
Une instrumentalisation inquiétante
Cette offensive médiatique intervient dans un climat où les attaques ciblant les initiatives LGBT+ se multiplient, souvent relayées par des réseaux d’extrême droite. Le collectif Eros, très actif sur les plateformes sociales, relaie régulièrement des comptes identifiés pour leurs discours xénophobes et réactionnaires. Il s’inscrit dans une stratégie plus large visant à discréditer les actions de prévention et de sensibilisation à la diversité des identités.
Les organisateurs du festival, rejoints par plusieurs associations locales et nationales, appellent à la vigilance collective et demandent de ne pas relayer la vidéo en question afin de ne pas amplifier son impact. Le Nice Rainbow Festival, qualifié de « réussi et apaisé » par ses partenaires, a rassemblé plusieurs centaines de familles et d’alliés dans un esprit festif et bienveillant.