Plainte : Quand Christine Boutin joue la carte du “MEA CULPA”

Madame Boutin reconnaît des “propos maladroits” mais se défend d’avoir voulu “porter atteinte à quiconque” en parlant d'”abomination

Critiquée de toutes parts pour avoir qualifié l’homosexualité d’abomination dans le magazine Charles, le 2 avril dernier, l’ancienne présidente du Parti chrétien-démocrate (PCD), affirme que «l’homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n’est jamais acceptable, mais le pêcheur est toujours pardonné».

“Aucune intention de porter atteinte à quiconque”. “Suite aux réactions nombreuses qu’ont suscité les propos que j’ai tenus dans une interview au magazine Charles, j’admets que le mot ‘abomination’, sorti de son contexte originel et du texte complet prononcé dans lequel il se trouvait, ait été un propos maladroit”, écrit Christine Boutin dans son communiqué. “Je n’ai proféré aucune attaque personnelle et regrette que le sens de mon propos ait pu être mal compris, voire blesser. Il n’y avait là aucune intention de porter atteinte à quiconque”, poursuit l’ancienne ministre.

Sur Facebook, le groupe «Je porte plainte contre Christine Boutin» https://www.facebook.com/events/621852521231041/?ref=29&ref_notif_type=plan_mall_activity&source=1 a fédéré un mouvement citoyen autour d’Isabelle Bonal. Nous sommes plusieurs milliers de personnes à y avoir annoncé notre intention de poursuivre la responsable politique, à titre individuel, suite à ses propos.

Mais, « que ce soit le mouvement LGBT qui dépose plainte contre moi, il n’y a là que la poursuite de son combat contre toutes les valeurs de promotion de la famille et de la défense du plus fragile, en l’occurrence l’enfant, que je porte indéfectiblement en politique depuis toujours. La gauche porte une idéologie que je condamne. Ce n’est pas nouveau ».

Vous connaissez l’histoire de cette anachorète dont l’expérience, dans sa composante spirituelle, se rapprochait du mysticisme, et avait pourtant choisi de s’isoler pour « dire l’avenir d’une bouche délirante », alors qu’elle suffoquait de trop d’émanations de souffre, sans doute qui s’échappaient de sa grotte ? Personne ne lui avait jamais expliqué qu’aucun peuple ne peut se bâtir sur la discrimination et espérer survivre. Déluge ou pas.

Lettre à adresser au Procureur de la République
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Monsieur François Molins
Procureur de la République,
Tribunal de Grande Instance de Paris,
4, Boulevard du Palais
75055 Paris Cedex

Paris, le xxxxxx avril 2014

Objet : Propos graves à caractère insultant et discriminant de Mme Christine Boutin du 2 avril 2014 “l’homosexualité est une abomination! (…)” – plainte simple

Monsieur le Procureur de la République,
J’ai l’honneur de porter à votre connaissance les faits suivants : le 2 avril 2014, Madame Christine Boutin, ancienne présidente du parti chrétien-démocrate, conseillère générale du canton de Rambouillet, tête de liste et candidate “Force Vie” aux Européenne 2014 en île de France, dans une interview accordée au magazine trimestriel “Charles” publié sous la responsabilité de Madame Laurence Bois, déclare publiquement ” l’homosexualité est une abomination! (…)”.

Il me semble que les dispositions de l’article 29 de la loi 1881 et à tout le moins ses dispositions relatives à l’injure, en l’espèce discriminatoire, voire également les dispositions de l’article 225-1 du code pénal sanctionnent la tenue de tels propos publiquement qui sont particulièrement choquant.

En effet, le fait de qualifier toute une population par le terme “abomination” et ce faisant de dire publiquement en qualité de responsable politique que les homosexuels qui susciteraient “l’aversion, l’horreur par “leur” cruauté, “leur” immoralité, en étant monstrueux et atroces, de sous entendre que les homosexuels seraient “repoussants” ou provoqueraient le dégout et seraient affreux ‘selon les termes de définition du dictionnaire “Larousse” est très grave et particulièrement dans un contexte électoral et de crise comme celui de notre pays qui ne peut plus supporter de tel propos.

C’est pour ces raisons graves que je suis au regret de porter plainte des faits évoqués ci-dessus, entre vos mains, contre Madame Christine Boutin.

En vous remerciant par avance des suites que vous voudrez bien donner à la présente plainte, je vous prie d’agréer, Monsieur le Procureur de la République, l’expression de ma considération respectueuse.

STOP HOMOPHOBIE
avec AFP